L’octogénaire beauceron Laurent Lessard retrouve sa fille mise en adoption en 1965

Natif de Saint-Philibert et résidant maintenant à Saint-Georges, l’octogénaire beauceron Laurent Lessard a passé une grande partie de sa vie aux États-Unis, pays où il a mis en adoption sa seule et unique fille le jour même de sa naissance. Ayant gardé ce secret pour lui pendant plus de 50 ans, c’est finalement en 2017 qu’une bonne étoile est arrivée sur son chemin, lui permettant ainsi de réaliser son rêve le plus cher.

Responsable de la promotion de la santé à l’Association bénévole Beauce-Sartigan (ABBS), Anne Roy a eu l’occasion de côtoyer Laurent Lessard, âgé de 87 ans, dans le cadre de ses fonctions il y a environ deux ans.

Celle qui avait comme mandat de lui proposer différents exercices physiques à effectuer à la maison était à ce moment-là loin de se douter qu’elle participerait activement à la concrétisation de ses retrouvailles avec la petite qu’il n’avait pas vue depuis cinq décennies.

Laurent Lessard et sa première femme, la mère biologique de sa fille Laurie.

«Lors de notre première rencontre, je lui ai demandé s’il avait des enfants. Il est alors rapidement devenu émotif en me parlant de sa fille née le 15 octobre 1965, au Connecticut, et issue d’une précédente union avec sa première femme, aujourd’hui décédée», raconte-t-elle.

Ayant seulement eu la chance d’apercevoir le poupon par une fenêtre pendant quelques courts instants à l’époque, il désirait à tout prix la retrouver. Mme Roy lui a donc proposé son aide à titre personnel et a entamé les démarches nécessaires le 22 décembre 2017.

«Je suis entrée en contact avec plusieurs agences d’adoption au Québec, puis aux États-Unis. Mes discussions avec ces diverses instances se sont poursuivies durant un an. C’est finalement le 24 janvier 2019 que j’ai appris que sa fille, prénommée Laurie, avait été retrouvée et qu’elle voulait connaître son père», renchérit la principale intéressée.

Le moment tant attendu

Quelques échanges de photos et de courriels plus tard, c’est enfin le vendredi 8 mars dernier que la désormais résidente de Shelburn, au Vermont, est arrivée à Saint-Georges.

Anne Roy, au centre, est entourée de Laurent Lessard et de sa fille Laurie.

Ayant signé des papiers le jour de l’adoption pour confirmer qu’il n’essaierait pas de rechercher sa progéniture dans le futur, Laurent Lessard se dit extrêmement reconnaissant du travail accompli par Mme Roy.

«Je n’ai eu aucune nouvelles de Laurie pendant 53 ans et je ne savais pas où elle était. J’étais donc bien content qu’elle vienne chez moi parce que je ne pensais jamais la revoir un jour», confie-t-il.

De son côté, l’employée de l’ABBS se considère privilégiée d’avoir été témoin de cet instant de bonheur. «Ce fut une journée fantastique et des retrouvailles très touchantes. M. Lessard, qui ne croyait pas pouvoir un jour rencontrer sa fille, semble avoir rajeuni d’au moins 10 ans depuis cet événement. Il s’agit vraiment d’une histoire digne d’un film», souligne-t-elle.

Conjointe du Beauceron depuis une vingtaine d’années, Marielle Bilodeau s’avère quant à elle très heureuse de la tournure des événements.

«Après avoir effectué quatre heures de route, Laurie est arrivée à la maison en après-midi et a soupé avec nous. Elle a ensuite rejoint son motel aux alentours de 21h, puis est revenue nous voir le lendemain matin, vers 9h, afin qu’on puisse bruncher tous ensemble avant qu’elle reparte aux États-Unis», explique-t-elle.

Une intégration tout en douceur

Laurent Lessard et sa conjointe actuelle, Marielle Bilodeau.

Bien qu’elle n’ait pas pu discuter longuement avec elle en raison de la barrière linguistique qui les séparait – l’une ayant comme langue maternelle le français, l’autre, l’anglais – Mme Bilodeau s’est tout de même bien entendue avec la fille de M. Lessard.

«La semaine dernière, Laurie lui a envoyé une lettre et en a également profité pour me faire parvenir une carte de souhaits pour mon anniversaire. Elle est très gentille», ajoute cette dernière.

Intéressée à continuer sa relation avec son père biologique, Laurie prévoit d’ailleurs revenir les visiter cet été. «Anne Roy et son conjoint Éric ont travaillé très fort pour la retracer. Nous n’avons pas de mots pour les remercier», conclut-elle.