Célébrer la différence en déconstruisant les préjugés liés à la diversité sexuelle et de genre

Tous âgés entre 15 et 17 ans, six comédiens beaucerons de quatrième et de cinquième secondaire ont présenté la pièce d’intervention intitulée À coups de poing sur le cœur à l’auditorium de la Polyvalente de Saint-Georges, en grande première, le mercredi 22 janvier dernier.

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En assistant à cette soirée théâtrale offerte par le Groupe régional d’intervention sociale (GRIS) Chaudière-Appalaches hier, les gens de la région ont eu l’occasion de se laisser guider par une histoire d’une cinquantaine de minutes racontant le vécu de trois personnages principaux dont les identités sexuelles et les expressions de genre sont diverses.

Se déroulant dans un décor rappelant le secteur des casiers situé au cœur d’une polyvalente, la proposition scénique a d’abord permis aux spectateurs présents de faire la connaissance de Samuel, futur designer de mode interprété par Maxim Jacques.

Quotidiennement malmené en raison de son habillement différent, voire extravagant aux yeux de plusieurs, de même que de son allure plutôt féminine, celui-ci entend régulièrement les mots «tapette» et «fifi» prononcés à son égard.

La présentation débute d’ailleurs alors qu’il est victime d’intimidation de la part de Raphaël (Charles-Antoine Morin) au sein de l’école où il étudie. Le principal intéressé essaie donc tant bien que mal de faire comprendre à ses camarades de classe qu’il n’est pas homosexuel, bien que tout le monde le croie ainsi.

Sur les planches en compagnie de sa sœur Catherine (Juliette Lambert) ou de sa meilleure copine Sophie (Maéva Dostie), Annabelle (Zélia Bernard) est quant à elle épuisée de ne jamais pouvoir exprimer haut et fort comment elle se sent réellement.

C’est en prenant part à des discussions traitant des rassemblements familiaux qu’elle redoute et de son orientation sexuelle qu’elle n’a pas encore eu l’opportunité de dévoiler au grand jour qu’elle en profite afin de partager son mal-être avec ses proches.

Les personnes sur place ont également pu découvrir Olivier en cours de spectacle, dont le rôle est assuré par Léo Gagné. Sportif assez populaire, ce dernier caresse le rêve de devenir joueur de hockey pour les Canadiens de Montréal. En couple avec Sophie, il se lie rapidement d’amitié avec Samuel pour finalement se rendre compte, de fil en aiguille, qu’il s’intéresse de plus en plus à son nouvel ami masculin.

Un message percutant

Ayant notamment comme mission de donner la chance à certains de s’affirmer et à d’autres de réaliser la violence de leurs actions, en plus de célébrer la différence et de déconstruire certains préjugés, la pièce, qui sera bientôt à l’horaire de nombreux établissements scolaires sur le territoire couvert par le GRIS, comptait son lot de moments particulièrement touchants.

Parmi ceux-ci, notons entre autres la courte prise de parole de la mère d’Annabelle, jouée par l’une des deux metteures en scène Caroline Audet, lorsqu’elle découvre la lettre dans laquelle sa fille lui avoue celle qu’elle est vraiment. Sa réaction, remplie d’amour, d’acceptation et de compréhension envers son enfant, en aura assurément fait pleurer plus d’un dans la salle.

Empreints d’une grande authenticité et d’une profonde sincérité, les coming out respectifs d’Olivier et d’Annabelle, qui se disent ouvertement gai et lesbienne devant la foule vers la fin de la représentation, font aussi partie des scènes émouvantes et percutantes écrites par l’auteur Harold Gilbert.