Décès de Karl Tremblay : « Je suis sans mots » – Jean-François Bernatchez
Le décès de Karl Tremblay, chanteur du groupe Les Cowboys Fringants, a secoué les Québécois le mercredi 15 novembre. Jean-François Bernatchez, guitariste de Noir Silence et directeur général de l’organisme Les Amants de la Scène, parle d’une perte immense pour la musique d’ici.
« Je suis sans mots. Nous avions encore espoir que le groupe reviendrait au Festival d’été de Saint-Georges l’an prochain (après l’annulation en 2023). Ce départ laisse un grand vide dans le paysage culturel », affirme ce dernier.
Sur sa page Facebook, le groupe Noir Silence a publié la photo du ciel où passe une étoile filante. L’image fait référence à la chanson Les étoiles filantes parue sur l’album La Grand-Messe en 2004. Les Cowboys Fringants n’ont connu aucun hiatus depuis leur formation il y a 26 ans, fait rare dans les groupes musicaux.
« Quand la vie quotidienne empiète sur la création, c’est plus difficile de garder la cohésion. Les Cowboys Fringants étaient une grande famille et faisaient de la musique pour les bonnes raisons. Leur vie était dédiée à cela, sans oublier que Karl et Marie-Annick (Lépine) formaient un couple », précise M. Bernatchez.
Pression du chanteur
Au sein de Noir Silence, Jean-François Bernatchez est devenu le chanteur principal après le départ de Jean-François Dubé. Le temps de deux albums et plusieurs spectacles, il a clairement constaté les aspects distincts entre musicien et chanteur.
« La différence de pression est énorme entre les deux. Tout le monde est important dans le groupe, mais ça reste le chanteur qui livre les textes et ses émotions. Ça demande beaucoup de courage », pense-t-il.
Selon lui, Karl Tremblay et Les Cowboys Fringants dépassaient largement le simple statut de groupe musical.
« C’était presque devenu une religion. Tous les messages et rassemblements (après le décès), c’est tellement beau. Ça montre aussi aux plus jeunes l’importance de la chanson francophone et qu’on peut en vivre », mentionne M. Bernatchez.
Croit-il à la survie des Cowboys Fringants sans son leader ? « Ce ne serait pas la même énergie. Le groupe se questionnera sûrement sur son avenir, mais ça reste leur décision », rappelle Jean-François Bernatchez.