Myriam Roy illustre la tragédie de Lac-Mégantic en bande dessinée

Survenu le 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic, le déraillement d’un train a fauché la vie de 47 personnes. Tragédie fraîche dans nos mémoires, l’accident et ses répercussions font l’objet d’une bande dessinée, illustrée par la Beaucevilloise Myriam Roy.

Celle-ci avait déjà travaillé sur la bande dessinée documentaire Raif Badawi – Rêver de liberté, un projet de Radio-Canada Estrie. La Société d’État a fait encore appel aux services de Myriam comme bédéiste. Elle a travaillé en trio avec Marie-Hélène Rousseau (journaliste) et Marie-Ève Lacas (journaliste-illustratrice).

«Marie-Hélène et Marie-Ève ont recueilli de nombreux témoignages. On a fait un tri et cherché un scénario qui rendrait justice aux faits et victimes de la tragédie», indique Myriam Roy.

Divisée en neuf chapitres, l’histoire raconte des histoires véridiques contre-vérifiées, dont celle de Pascal Charest. Dans l’accident, il a perdu sa conjointe Talitha Coumi Bégnoche, ainsi que ses filles Bianka et Alyssa.

La bande dessinée revient également sur la soirée au Musi-Café avant le déraillement, ainsi que les déboires de Thomas Harding, mécanicien de locomotive et conducteur du train. On y voit aussi comment Colette Roy-Laroche, alors mairesse de Lac-Mégantic, a soutenu ses concitoyens.

«Au lieu du noir et blanc, j’ai fait la coloration en bleu. C’est une couleur calme, douce et neutre, qui suscite l’espoir. Pour bien illustrer les personnes, j’ai fait mes dessins à partir de vraies photographies. À temps partiel, le projet s’est étalé sur deux ans», mentionne Myriam Roy.

Gracieuseté – Radio-Canada Estrie

Soutien du public

Intitulée Lac-Mégantic : la dernière nuit, la bande dessinée est disponible en version numérique depuis le 11 juin. Comptant 455 cases, l’initiative a été bien accueillie par les résidents de Lac-Mégantic.

«Moi et les filles, nous avons fait notre travail avec sensibilité. Cette bande dessinée est un devoir de mémoire. Après l’avoir relu au complet, j’ai beaucoup pleuré. C’était un beau projet à faire, mais intense émotionnellement», dit Myriam Roy.

L’artiste de Beauceville a livré un témoignage touchant sur sa page Facebook, à la sortie de la bande dessinée.

«S’imprégner du vécu de nos protagonistes, pour ensuite le livrer en images, aura été une expérience difficile pour mon petit cœur d’artiste. […] Tout ce que j’espère, c’est que nous aurons su faire honneur narrativement, visuellement et émotionnellement aux souvenirs qui nous ont été confiés par les Méganticois. Je suis de tout cœur avec vous», a-t-elle écrit.

Résidant maintenant à Gatineau, Myriam Roy est chargée de cours à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) au baccalauréat en Arts et design, concentration bande dessinée. Graduée du programme, elle y enseigne l’encrage et la mise en couleur, en plus de travailler sur divers projets comme travailleuse autonome.

Pour la connaître davantage et suivre son parcours, visitez son site web.