Paul Duval exprime la vie et ses passages

Qui sont les personnages de Paul Duval ? Le sculpteur de Saint-Georges se plaît à les fixer dans un mouvement, une posture ou une attitude. À travers le quotidien des gens qu’il observe, il se laisse ensuite entraîner par son imaginaire.

Invité d’honneur du cinquième Symposium international de la sculpture de Saint-Georges orchestré par Beauce Art, Paul Duval a consacré entre six et sept mois à la réalisation de sa dernière œuvre qui, déjà, prend place sur le site de l’événement : le parc Lacasse situé à proximité du pont du côté ouest de la Chaudière.

Passage, tel est le titre de la sculpture monumentale que l’artiste beauceron a concoctée à la fois dans son atelier et sur son terrain, car avec ses vingt pieds de hauteur, l’espace intérieur se voulait parfois insuffisant. Passage, qui a été commanditée par le mécène Lawrence Létourneau de Saint-Georges, c’est la rencontre de deux personnages, un lieu que les visiteurs peuvent traverser tout en donnant un sens au trajet qu’ils accomplissent.

«Un matin, je me suis levé avec l’idée de créer un abri où il y aurait comme un toit de maison», dit Paul Duval. C’est ce que suggère d’ailleurs l’œuvre construite de plaques d’aluminium et assemblées à la façon d’une courtepointe.

Interpréter son propre monde

Au-delà de cet énoncé de base, Paul Duval n’entend pas suggérer davantage. «Je ne cherche pas nécessairement à passer un message. Je veux plutôt laisser les gens procéder à leur propre décodage.»

L’oeuvre mesure 20 pieds en hauteur et pèse 1000 livres.

 

À partir de la maquette, certains y ont vu la rencontre des différences, d’autres la réunion des rives est et ouest de Saint-Georges ou même la représentation d’Adam et Ève.

Chaque personne, en fait, est appelée à être touchée différemment. Chacun peut ainsi créer sa propre vision d’un monde, soutient l’artiste.

La récupération au service de la création

En plus de travailler le métal, Paul Duval utilise, le plus souvent, le papier mâché pour ses sculptures de plus petites dimensions. Dans cette veine, on peut voir vingt de ses pièces au centre culturel Marie-Fitzbach jusqu’au 20 août prochain.

À l’occasion, l’artiste se plaît aussi à intégrer des objets de récupération à ses œuvres comme des boulons, des morceaux d’essuie-glace, des roues, etc. À son invitation, on lui a même procuré des assiettes d’aluminium qu’il a fait fondre et qui ont servi, notamment, au recouvrement final de Passage. Une façon pour les donateurs de se reconnaître dans le projet, d’y avoir contribué.

Une expérience reconnue

Paul Duval n’est plus un novice en matière de sculpture. Après en avoir étudié les rudiments, il a roulé sa bosse en Europe et en Afrique où il a continué d’apprendre. Il a définitivement renoué avec la sculpture en 2003 et depuis le milieu de la présente décennie, il participe à différents symposiums sur la scène internationale.

L’intrigante assemblée, œuvre de Paul Duval réalisée en 2014, se trouve sur l’Île Pozer.

 

En 2014, notamment, il a réalisé L’intrigante assemblée lors de la première édition du Symposium international de la sculpture de Saint-Georges. Le résultat de son travail symbolise la rencontre des animaux qui, la nuit de Noël, se réunissaient pour discuter. Intégrés dans un cercle qui n’est pas fermé, les personnages de la sculpture invitent ni plus ni moins les visiteurs à participer à leurs palabres, à revisiter la légende, à forger leur imaginaire, à exprimer la vie et ses passages.

À voir jusqu’au 17 juin

Le Symposium international de la sculpture de Saint-Georges sera lancé le 27 mai et se poursuivra jusqu’au 17 juin. Cette année, dix artistes provenant du Québec et d’ailleurs dans le monde sont invités à s’exprimer sur le thème Sculpter l’histoire en plein air.