Ses efforts récompensés: Sara Bourque voit son nom apparaître au générique de Stranger Things
Originaire de Saint-Georges, Sara Bourque n’a jamais ménagé ses efforts pour atteindre ses objectifs. Sa persévérance lui a rapporté une belle dose de reconnaissance, alors que son nom figure dans le générique de la troisième saison de la populaire série Stranger Things.
L’entreprise québécoise Rodeo FX a réalisé un total de 362 plans, participant à sept des huit épisodes de la plus récente saison. L’équipe de Sara a notamment réalisé l’ensemble des rats, le Mind Flayer, ainsi que les tentacules dans l’épisode sept.
Celle qui occupe le poste de chargée de projet pour le studio d’effets visuels de Québec avoue : «C’est une très belle expérience. Quand tu travailles dans le management, ton travail est plus abstrait que celui des artistes. [De voir son nom au générique], ça le rend tangible. C’est une preuve que tu fais aussi partie de la réussite».
Sur un projet comme Stranger Things, les délais sont courts alors que les exigences sont élevées. «C’est un très gros défi pour tout le monde. De mon côté, il fallait entre autres gérer les attentes des gens, leur fatigue, leur stress, le travail supplémentaire, tout en s’assurant que tout le monde se parle à tous les niveaux», explique Sara, âgée de 28 ans.
Des embûches créées par elle-même
Toutefois, avant d’atteindre ce poste, la Beauceronne a dû traverser plusieurs embûches. Embûches, qui souvent, étaient créées par elle-même. «Quand tu viens d’une petite ville, on dirait que dès un jeune âge, on se met des limites à ce que l’on peut accomplir. Plusieurs choses peuvent sembler plus grosses que ce qu’elles sont, comme quitter sa ville, aller à l’université, parler en anglais ou déménager à Montréal. On se met soi-même des bâtons dans les roues», décrit Sara.
«Ce qui m’a causé le plus d’embûches, c’est de me dire que je n’étais pas capable, que c’est bien trop gros. […] Je devais changer ma perspective et arrêter d’avoir peur», poursuit-elle.
Lorsqu’elle était en cinquième secondaire et qu’était venu le temps de s’inscrire au cégep, Sara voulait suivre un cours qui lui permettrait de travailler dans le domaine des jeux vidéo, une passion depuis sa tendre enfance.
Pour cela, elle devait quitter la région et il n’y avait pas qu’elle qui trouvait que c’était une grosse marche. «Mes parents aussi s’inquiétaient. C’était gros pour eux que je parte à Québec à 17 ans pour étudier en jeux vidéo. Ils avaient peur que je ne trouve jamais d’emploi», se rappelle-t-elle.
Sara a étudié un an en architecture avant de s’inscrire en Animation 3D et synthèse d’images au Cégep de Limoilou en 2009. Pendant ses études, elle a rencontré des personnes qui ont cru en elle et qui l’ont motivé à continuer.
Après un changement de carrière et un certificat en gestion de l’Université Laval, Sara a contacté la directrice de projet de Rodeo FX, Valérie Clément, avec l’aide de son ancien enseignant au Cégep, Guy Cantin.
Le studio venait d’ouvrir son bureau de Québec et il n’y avait pas de poste de gestionnaire disponible. Ce ne fut que partie remise. En mars 2015, elle décroche un poste au sein de l’entreprise.
Partager sa passion
Aujourd’hui, Sara aimerait partager son parcours avec les jeunes. «Je veux les aider à croire en eux et à croire en leurs rêves», affirme-t-elle.
Lorsqu’elle était à la Polyvalente de Saint-Georges, elle s’était inscrite au programme Grapim en graphisme et initiation 3D. Le responsable du programme, André Roy, invitait souvent des gens pour parler de leur passion.
«Je me souviens d’un homme qui était venu nous parler de ses vidéos alors qu’il sautait en parachute à partir d’édifices. Je voyais dans ses yeux à quel point il était passionné. Par contre, il n’y avait pas beaucoup de femmes qui venaient nous parler de leur passion et c’est difficile, surtout pour une adolescente, de s’identifier et de se reconnaître dans ces conférenciers masculins. On a besoin de plus de modèles et d’inspiration féminine! C’est la mission que je me donne», conclut-elle.