Un directeur technique au jeune cœur collégial depuis 1984

Jean-Pierre Bérubé est un véritable pionnier du Cégep Beauce-Appalaches. Depuis plus de 30 ans, étudiants et employés ont beaucoup de plaisir à côtoyer celui qui est le directeur technique enjoué de cette institution.

C’est à l’adolescence que Jean-Pierre Bérubé a découvert l’univers de la technique scénique comme élève au Séminaire de Saint-Georges.

«J’avais des amis qui tournaient autour de la sphère artistique. J’ai appris sur le tas à faire du montage et démontage pour des spectacles au gymnase, à la polyvalente ou à l’aréna. Dans le temps, c’étaient des producteurs privés qui négociaient pour amener des spectacles ici», se souvient-il.

Étudiant ensuite en l’administration à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il ne croyait pas que son passe-temps deviendrait un jour son métier.

Suivant des cours particuliers en éclairage et sonorisation pendant son passage dans la métropole, Jean-Pierre Bérubé décroche le poste de directeur technique au Séminaire de Saint-Georges en 1984. Son arrivée survient peu de temps après l’ouverture de l’auditorium (aujourd’hui la salle Alphonse-Desjardins).

«C’est Denis Grondin, le créateur des Mercredi-Étudiant, qui m’a donné ma chance. Au départ, il fallait gérer la salle pour les étudiants et aussi avec les producteurs qui amenaient des spectacles. Ça allait vraiment dans tous les sens. Je travaillais sept jours par semaine», mentionne M. Bérubé.

Axé sur l’étudiant

La portion des spectacles privés a toutefois été reprise par la Corporation de l’auditorium et, plus tard, par les Amants de la Scène. Jean-Pierre Bérubé a ainsi pu concentrer ses efforts à appuyer les étudiants autant à l’auditorium qu’à l’Entrecours et à l’entretien d’endroits comme la radio étudiante.

«Mon rôle a beaucoup changé depuis que le séminaire est devenu le cégep (1990). Chaque année, je forme une équipe technique composée d’une douzaine d’étudiants qui font différents travaux que je supervise. L’auditorium est utilisé presque à tous les jours autant pour des spectacles que des cours, des projections ou des présentations», précise-t-il.

Pour certains étudiants, ce contact avec le milieu technique s’est transformé en carrière.

«Jimmy Garant, directeur technique au Festival d’été de Québec, a étudié à Saint-Georges. Je voulais que les jeunes se dépassent et ne se concentrent pas seulement sur leur programme d’études en découvrant autre chose», avoue M. Bérubé.

Par son rôle, celui-ci a aussi été aux premières loges du développement des artistes sur scène. Jean-Pierre Bérubé était notamment présent aux débuts de Noir Silence et Amélie Veille.

«À 57 ans, j’ai encore mon cœur de jeunesse. Travailler avec des jeunes me permet de rester près des nouvelles réalités techniques et sociales. C’est super de voir des jeunes aller plus loin que nous. Quand je reçois des compliments, ça me touche. Je suis comme l’étincelle qui fait allumer des choses», pense-t-il.

Nullement pressé de prendre sa retraite, Jean-Pierre Bérubé n’entend pas non plus changer son caractère jovial qui a été parodié lors du Mercredi-Étudiant en avril dernier. «Je suis coloré, mais on est ce qu’on est», conclut-il.