Une Georgienne se constitue un herbier personnalisé sur une période de cinq ans

Prairies, forêts, champs, aulnaies, cédrières, marécages, ruisseaux, sources, friches et érablière sont ce qui compose le lopin de terre de la Georgienne Sylvie Larochelle. Dans le but de mieux connaître et d’apprécier davantage les plantes qui y poussent naturellement, cette dernière a décidé de se constituer un herbier personnalisé en s’y promenant régulièrement au fil des saisons.

Située dans un secteur agroforestier de Saint-Georges, près de la rivière Chaudière, le lot appartenant à la principale intéressée et à son mari, Jacques Nadeau, possède une superficie de 40 hectares.

«Notre terre n’a pas été utilisée en monoculture depuis au moins une quarantaine d’années, favorisant ainsi le retour des plantes indigènes propres à notre région», explique M. Nadeau.

La «Flore laurentienne» du frère Marie-Victorin a été sa référence.

La beauté de ce lieu est l’une des raisons qui a motivé Mme Larochelle à débuter ses recherches, il y a environ cinq ans.

«Me promener en forêt, marcher dans les hautes herbes d’un champ, lever la tête pour apprécier la cime d’un vénérable pin blanc ou m’agenouiller pour humer le délicat parfum de la pyrole elliptique sont les petits bonheurs qui m’ont accompagnée tout au long de cette entreprise», confie-t-elle en prémisse de son recueil de 90 pages, complété et imprimé en janvier dernier.

Un travail quotidien

Ayant répertorié et photographié quelque 250 espèces végétales distinctes au cours des dernières années, fleurs et petits fruits inclus, la Beauceronne les a d’abord catégorisées dans un document respectant la classification établie par le frère Marie Victorin en 1935, puis selon la complexité de leurs appareils reproducteurs.

«Dans la troisième édition de son ouvrage (1995) intitulé Flore laurentienne, il divise les plantes du Québec en 121 grandes familles. Pour ma part, je me suis concentrée sur celles regroupant le plus de genres différents», précise Sylvie Larochelle.

Le lopin de terre de Sylvie Larochelle est d’une superficie de 40 hectares.

Se rendant presque à tous les jours sur le terrain dont elle est copropriétaire pendant la saison estivale, elle a rapidement remarqué que trois familles s’y retrouvaient à plus grande échelle.

«Les rosacées, comme les pommiers et les framboisiers, les composées, telles les pissenlits ou les marguerites, ainsi que les légumineuses, reviennent assez souvent chez nous», informe-t-elle.

Désirant miser sur le côté artistique de la nature, elle a d’ailleurs choisi de mettre ses photos en vedette et de les identifier en inscrivant uniquement le nom commun des plantes qui y figurent, en plus de leur appellation en latin.

Ses végétaux de prédilection

Les informations rassemblées par la résidente de Saint-Georges mettent uniquement de l’avant des plantes vasculaires, qui comportent des vaisseaux par lesquels circule l’eau puisée par leurs racines. «Les lichens et les champignons ne font pas partie de mon livre de référence», indique l’auteure de ce projet.

La clintonie boréale (gauche) et le trille dressé (droite) font partie de son herbier.

Parmi toutes les espèces que Mme Larochelle a eu l’occasion d’observer durant son exploration botanique, ce sont plus petites et les moins connues qu’elle dit préférer.

«La habénaire lacérée (orchidacées), de même que le kalmia à feuilles étroites (éricacées), sont quelques-unes de mes favorites», conclut-elle.

Bien que la Beauceronne ait élaboré cet herbier à des fins d’archives personnelles, elle n’exclut toutefois pas la possibilité d’une éventuelle publication destinée au grand public, si l’opportunité devait se présenter à elle dans le futur.