Champs d’or en Beauce : un gisement d’or plus grand que prévu ?

INDUSTRIE MINIÈRE. En janvier dernier, la compagnie Champs d’Or en Beauce annonçait avoir terminé l’analyse de données obtenues par le biais d’un programme de forage en 2021.

À noter que cinq programmes de forage avaient déjà eu lieu entre 1959 et 2011. Cependant, ces programmes ont laissé plusieurs questions sans réponses, selon Patrick Levasseur, président et chef de la direction de Champs d’Or en Beauce. Les forages effectués en 2021 par Champs d’Or ont révélé que la roche saprolite était plus épaisse qu’historiquement estimé. Donc, l’entreprise a théorisé que les dépôts aurifères pouvaient être plus profonds que les estimations passées ne le laissaient croire. M. Levasseur ajoute que les forages historiques ont été faits linéairement et que les trous avec des teneurs en or les plus élevées se trouvaient à l’extrémité de ces lignes. Pourtant, aucun autre trou n’a été fait sur les côtés, ce qui aurait permis d’en tester la teneur en or. Cela permet de se questionner sur la largeur véritable du gisement d’or, conclut M. Levasseur.

Bien que Champs d’Or en Beauce n’en est qu’aux suppositions, la compagnie compte revenir en Beauce cet été pour tester sa thèse en explorant l’affleurement indice Grondin, à environ 2 km au nord de la rivière Gilbert. Pour le moment, l’entreprise vise à déterminer si le dépôt historique d’or est sous-estimé. Ils ont aussi pour but de trouver le filon principal du gisement d’or.

Selon M. Levasseur, il est difficile de déterminer la vitesse à laquelle les choses vont avancer. Tout dépend du niveau de la découverte, affirme-t-il. Cependant, si la construction d’une mine en venait à se concrétiser, il assure que tout serait fait en consultation avec la municipalité de Saint-Simon-les-Mines. 

M. Levasseur mentionne également que grâce aux nouvelles technologies, un scénario d’exploitation minier peut avoir une empreinte environnementale très minime. Il cite principalement le cas de la mine Wingdam en Colombie-Britannique, indiquant que le gisement est semblable à celui de Saint-Simon. La compagnie Omineca propose l’exploitation de la mine Wingdam par l’utilisation d’une technologie de congélation qui permettrait d’extraire l’or sans produits chimiques, déchets ou résidus, explique M. Levasseur. 

Le président de Champs d’Or en Beauce souligne également l’importance historique de Saint-Simon dans l’histoire minière du Canada : « L’histoire minière canadienne a commencé à Saint-Simon-les-Mines. La première mine d’or au Canada était à Saint-Simon-les-mines. La première compagnie d’or? En Beauce. […] Une partie de Saint-Simon-les-Mines devrait être un héritage historique du domaine de l’industrie minière », conclut-il.