Patience et délais de livraison pour les acheteurs
ÉCONOMIE. Si vous avez l’intention de changer de véhicules, mieux vaut commander tout de suite, car les délais de livraison sont actuellement de quatre à six mois.
Les cours des concessionnaires sont désespérément vides. « C’est la même chose partout, dans toute l’industrie », indique Jean-François Vachon, directeur général chez Saint-Georges Ford. La pénurie touche particulièrement le populaire F-150, le camion le plus vendu au Canada.
« Nous avons connu une augmentation de la demande au printemps dernier, combiné à une baisse de production des véhicules, ce qui a immédiatement provoqué la pénurie », ajoute François Poulin, directeur des ventes chez Auto du boulevard KIA de Notre-Dame-des-Pins.
Il faudra attendre de quatre à six mois avant que les concessionnaires reprennent le dessus. « Et encore, il faudra tout d’abord donner priorité à notre carnet de commandes actuel qui est déjà rempli. Si quelqu’un veut un véhicule neuf, il vaut mieux commander tout de suite pour l’obtenir au début de la prochaine année », précise M. Poulin.
Ce sera encore plus long pour regarnir les inventaires. « Actuellement, nos cours sont vides. Les prochaines arrivées de véhicules neufs sont déjà vendues. Il faudra attendre au moins un an pour regarnir notre stock petit à petit. Peut-être qu’on pourra y parvenir un peu pendant l’hiver où les ventes sont généralement plus basses », prévoit Daniel Paré, du Groupe Daniel Paré de Sainte-Marie et Saint-Malachie.
Manque de puces
Le principal problème, c’est le manque de microprocesseurs (puces) dont sont de plus en plus dotés les véhicules d’aujourd’hui. « Il y en a de 15 à 20 par véhicule, qui gèrent des composantes comme les caméras de recul, la radio, les sièges chauffants et autres », explique Daniel Paré. En attente de ces microprocesseurs, les véhicules incomplets stagnent dans les cours des usines de production avant de pouvoir être livrés.
Selon M. Paré, la pandémie a affecté l’approvisionnement en puces de deux façons. « Premièrement, certaines usines ont dû cesser temporairement leur production à cause de la COVID19. Deuxièmement, l’augmentation du télétravail a amplifié la demande pour les ordinateurs et autres appareils électroniques, qui eux aussi ont besoin de microprocesseurs. C’est vrai aussi pour les consoles de jeux vidéo ».
« Finalement, la cerise sur le sundae, une importante usine de fabrication de puces est passée au feu », se désole M. Paré. Il fait référence à Renesas Electronics qui a subi, le 19 mars, un incendie dans sa principale usine à Naka, au Japon.
Voitures usagées
Cette pénurie de voitures neuves peut-elle avoir un impact sur les ventes de véhicules usagers? M. Paré prévoit que tôt ou tard, il pourrait aussi apparaître une rareté dans ce secteur dans quelques mois.
« Pour avoir un véhicule usagé, il faut préalablement l’avoir vendu neuf. C’est logique. Or, les ventes automobiles ont été à la baisse pendant la pandémie et, actuellement, les livraisons se font au goutte à goutte. Il pourrait donc y avoir moins d’autos usagées sur le marché dans les prochains mois ».