Acériculteur lésé : Yves Roy porte des accusations criminelles

Deux ans après avoir demandé la tenue d’une enquête à la Sûreté du Québec sur de supposées démarches abusives à son endroit, l’acériculteur Yves Roy va plus loin et porte des accusations criminelles contre des personnes et organismes.

Lors d’une conférence de presse le 11 mai à Saint-Éphrem, celui-ci a confirmé l’envoi d’un document en ce sens au Barreau du Québec.

Dans sa requête, Yves Roy vise des avocats, un juge, un huissier de justice, un fournisseur en équipement d’érablières, la Financière agricole du Québec, la Financière agricole du Canada, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, le Protecteur du citoyen ainsi que l’Union des producteurs agricoles (UPA) et ses syndicats affiliés.

Les accusations sont reliées entre autres à des complots, fraudes, escroqueries, falsifications de documents, rétentions ou destructions de documents et gangstérisme.

Yves Roy estime que toutes les parties impliquées lui ont nui au point que ses érablières dans les secteurs de Lac-Mégantic et Adstock ont été saisies il y a une dizaine d’années. Ces dernières totalisaient 50 000 entailles.

«La Sûreté du Québec m’a dit qu’elle n’enquêterait pas, car ce serait une cause civile. Elle n’a pas transféré le dossier à l’UPAC. Pourtant, ce sont nos taxes qui paient pour les services de police», soutient-il.

Yves Roy est particulièrement cinglant contre la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), un syndicat de l’UPA. Il juge que l’organisme est en conflit d’intérêts, car il possède à la fois le pouvoir de défendre ses membres et de les traîner en justice.

«C’est illégal et inconstitutionnel. On ne peut pas poursuivre et défendre en même temps. Un conflit d’intérêts est un acte criminel», croit celui-ci.

Appuis et témoignages

D’autres acériculteurs étaient présents à la conférence de presse afin d’appuyer moralement Yves Roy et raconter leurs expériences personnelles par rapport à des conflits acéricoles.

Productrice à Sainte-Clotilde, Angèle Grenier attend toujours la décision de la Cour d’appel touchant les pouvoirs de la FPAQ. En passant par la voie judiciaire, elle se bat avec d’autres producteurs pour pouvoir vendre son sirop directement à l’acheteur au lieu de passer par la FPAQ.

Aussi de Saint-Clotilde, Léo Doyon a affirmé qu’il pouvait aider les acériculteurs désireux de contester le système en place. Ce dernier est président du Regroupement des acériculteurs du Québec (RAQ) et manifeste chaque lundi devant l’hôtel de ville de Saint-Georges afin de dénoncer la corruption institutionnelle.

Prenant aussi la parole, les producteurs estriens Steve Côté et Daniel Gaudreau ont été maintes fois devant les tribunaux pour faire valoir leurs droits. Tous sont d’accord avec les conclusions du rapport Gagné prônant notamment l’abandon des quotas en production.