Décès chez Norgate: mauvaise méthode de travail en cause

Le travailleur Slim Ben Romhdane semble avoir été victime de sa propre négligence. L’enquête de la CNESST publiée ce matin lève le voile sur le décès de l’assembleur-soudeur, écrasé par une poutre de 1200 kg l’hiver dernier à l’usine Norgate, à La Guadeloupe.

Vers 16h25 le 14 décembre 2015, l’employé d’origine tunisienne Slim Ben Romhdane inspectait les soudures d’un collègue sur une poutre architecturale de 1200 kg, à son lieu de travail de la Guadeloupe. Déterminé à retourner l’imposante structure en «L» sur elle-même, le travailleur attache la poutre de 7,62 mètres de long au moyen d’une unique chaîne serrant le centre de l’objet.

C’est alors qu’il se penchait à proximité de la poutre pour y déposer un serre-joints que celle-ci s’est renversée, le blessant mortellement.

«Méthode inadéquate»

L’expert consulté par la CNESST est catégorique: il est impossible de fixer un objet aussi massif en n’utilisant qu’une seule chaîne. «D’ordinaire les employés en utilisent deux, le nombre recommandé est de trois», explique l’enquêteur Christian Roy. Sans parler de négligence, M. Roy admet que Slim Ben Romhdane aurait dû procéder autrement afin de retourner la poutre. «Tous les outils étaient mis à sa disposition, la méthode utilisée était simplement inadéquate».

L’expérience de l’employé n’était pas en cause, puisque celui-ci évoluait dans le secteur de la métallurgie depuis 1995.

À la suite de l’accident, la CNESST a exigé que l’employeur soumette une méthode de travail sécuritaire et attestée par un ingénieur pour le levage et le retournement de ce type de poutres et qu’il s’assure que le pont roulant utilisé lors de l’accident était en bon état. Norgate se serait conformé à ses exigences, selon le rapport.