Fraude téléphonique: une présumée victime veut prévenir les Beaucerons

Un homme âgé d’environ 80 ans, qui a demandé que son identité ne soit pas révélée, se dit victime d’une fraude à la suite d’appels offrant une séance de voyance gratuite par téléphone.

L’individu a reçu un premier appel à la fin du mois de juillet. Selon ses dires, son interlocutrice lui a déclaré que l’entreprise avait décidé d’offrir des séances téléphoniques gratuites pour fêter ses 16 ans et qu’il avait été choisi par les voyantes, car elles sentaient qu’il avait besoin d’aide. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était d’appeler à un numéro 1-900.

«Je ne connaissais pas les lignes 1-900. Je pensais que c’était la même chose que les lignes 1-800. Et c’était vrai que je vivais une période difficile lorsqu’ils m’ont appelé. Ça m’apparaissait comme une solution. Même si j’étais sceptique au début, je me suis dit que je ne perdais rien à essayer», raconte le Beauceron.

«On m’avait averti qu’en appelant au numéro donné, une voix enregistrée me dirait qu’il y a des frais, mais on m’a dit de ne pas en tenir compte et que je ne serais pas facturé», poursuit celui qui estime devoir environ 1800 $. «Je n’ai compris la supercherie que lorsque mon appel a été coupé par une voix d’homme disant que mon compte à payer était trop élevé pour continuer.»

Venant d’une famille très religieuse, celui-ci a baissé sa garde lorsque la voyante lui a fait écrire une prière. Cette dernière entrecoupait ses phrases avec des lettres qui devaient lui révéler le nom de quelqu’un qui lui en voulait. «Les lettres ont formé le nom de Chantal», précise-t-il en expliquant qu’il connaît une personne nommée Chantal qui a des raisons de lui en vouloir sans donner davantage de détails.

Prévenir pour les autres

Il veut maintenant dénoncer cette façon de faire. «Je ne veux pas que ça arrive à d’autres. Je ne suis pas fier de moi, mais je veux mettre la population en garde. Ça me révolte. Ils le savaient que c’était facturé. Il pouvait y avoir plus d’une minute de silence pour prolonger l’appel et ils insistaient toujours pour que je reste en ligne quelques minutes de plus», dénonce l’homme.

Au lendemain d’une première séance de quatre heures, il a reçu un autre appel provenant du même numéro pour lui dire que la voyante avait du nouveau pour lui. «C’était toujours ainsi. Ils me rappelaient tous les matins, même après que je leur ai dit d’arrêter. Il a fallu que je leur dise qu’ils auraient des nouvelles de mon avocat pour que les appels cessent», relate-t-il.

Dommages moraux

Outre les pertes financières encourues, c’est le sentiment de honte qui l’affecte le plus. «J’ai un diplôme universitaire et je me suis fait avoir comme un enfant de cinq ans», répète-t-il à plusieurs reprises. Au début, je n’osais même pas en parler à mes frères. Ils ont fini par me demander ce qui n’allait pas et je leur ai raconté l’histoire. Ils m’ont alors raconté qu’ils avaient reçu le même appel, mais qu’ils avaient raccroché. Même chose pour ma belle-sœur.»

C’est ce qui l’a poussé à vouloir prévenir la population. «Ce genre de fraude ne peut durer que quelques semaines avec la même victime. Je crois qu’ils épluchent la Beauce et je voudrais éviter que ça se produise», conclut-il.