La mauvaise méthode de travail serait la cause de l’accident

L’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pointe la dangerosité de la méthode de travail utilisée comme l’une des principales causes du décès d’un travailleur des Pneus Beaucerons inc à Saint-Zacharie le 7 décembre 2015.

Ce jour-là, Éric Poulin, originaire de Saint-Benjamin, a été écrasé mortellement sous une chargeuse alors qu’il procédait au remplacement d’un pneu arrière à l’usine Bois Carthages de Saint-Zacharie. La victime s’était glissée sous la chargeuse, sous la pesée, afin d’installer un outil de décollage sur la partie interne de la jante. Instable, la chargeuse s’est affaissée et la pesée a écrasé M. Poulin dont le décès a été constaté sur place.

Selon l’enquête de la CNESST, la «méthode de travail utilisée pour le levage et le support de la chargeuse sur pneus était dangereuse. En effet, la méthode utilisée le jour de l’accident a fait en sorte que trois roues du véhicule ne portaient plus au sol sur un terrain qui est en pente. L’équilibre du véhicule était précaire».

Toujours d’après les résultats de l’enquête, il s’avère que les outils de levage et de support requis étaient «mal adaptés, détériorés et même en nombre insuffisants. «La gestion déficiente des travaux de remplacement de pneus lors de service hors route exposait les travailleurs à des dangers. La méthode utilisée ne respectait pas les principes prescrits dans le manuel de l’employeur, ni les directives du fabricant de la chargeuse», lisait-on dans les conclusions du rapport.
Au cours des cinq dernières années, 35 travailleurs sont décédés après avoir été écrasés ou coincés par de l’équipement ou des objets. En Chaudière-Appalaches, cinq travailleurs ont perdu la vie dans de tels accidents.

Exigences de la CNESST

Après les événements, l’employeur a dû offrir à ses employés une formation avant de reprendre le travail de remplacement de pneus hors route. De plus, il a dû refaire le manuel d’instructions pour qu’il contienne l’information pertinente pour identifier les points où soulever tout type de véhicule hors route.

Bien que l’employeur, Les Pneus Beaucerons, se soit conformé à plusieurs exigences de la CNESST, il conteste le constat d’infraction délivré par celle-ci. Le montant de l’amende est inconnu en raison du litige. Ce sera au juge de la Cour supérieure du Québec de trancher dans ce dossier. Pour une première offense, le constat d’infraction varie de 16 124 $ à 64 495 $. En cas de récidive, il pourrait atteindre 322 479 $.

Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Mécanique d’engins de chantier afin de sensibiliser les futurs travailleurs à ces dangers.