Pomerleau réclame 68 M$ au Port de Sept-Îles

La firme Pomerleau a déposé une requête en Cour supérieure réclamant une somme de 68,3 M$ à l’Administration Portuaire de Sept-Îles (APSI) et au Procureur général du Canada.

Le litige est en lien avec la construction du quai multi-usager au terminal de Pointe-Noire. En septembre 2012, Pomerleau s’est vu octroyer un contrat de 96,7 M$ pour effectuer les travaux.

Ces derniers consistaient en la construction d’un quai d’approche et d’un poste à quai principal composés d’une charpente de béton armé reposant sur des pieux caissons ancrés au roc.

Dans la requête, la firme beauceronne stipule avoir «fait face à des conditions de sols et de roc comportant un écart important entre les renseignements communiqués par l’APSI et celles réellement rencontrées».

Pour Pomerleau, cette situation a «dénaturé totalement le contrat […] engendrant ainsi une explosion de coûts supplémentaires, des pertes et des dommages qui sont de l’entière responsabilité de l’ASPI.»

La firme devait notamment installer une jetée temporaire pour construire la première portion du quai d’approche. Pomerleau a plutôt dû aménager un pont temporaire.

Les coûts supplémentaires reliés à cette situation s’élevaient à 14,7 M$ selon Pomerleau, ce qui a aussi «complètement perturbé la séquence et l’efficacité des travaux».

«Les inconvénients reliés à l’impossibilité de construire la jetée sont directement en lien avec la négligence de l’APSI qui n’a pas effectué de forages aux endroits où la jetée temporaire était prévue et a induit les soumissionnaires, dont Pomerleau, en erreur», peut-on lire dans le document.

La compagnie s’est inquiétée des conditions de rocs dès décembre 2012 au point de commander sa propre étude géotechnique. En octobre 2014, Pomerleau avait contracté une hypothèque légale de 86,4 M$ parce que la firme et l’ASPI ne s’entendaient pas sur le paiement des frais supplémentaires.

Par voie de communiqué, l’ASPI explique que ces frais encourus par Pomerleau «résulteraient plutôt de l’imprévoyance de cet entrepreneur et de difficultés d’opérations dont il est le seul responsable».

L’organisme analyse présentement si elle contestera cette réclamation. Pomerleau n’avait pas rappelé le journal au moment d’écrire ces lignes.