Un malentendu relié à la langue a contribué aux décès de Axel Josué Saloj Miculax et Dany Rodrigue

Selon les rapports du coroner Pierre Guillemette, Axel Josué Saloj Miculax et Dany Rodrigue sont décédés par suffocation en raison du dioxyde de carbone présent dans le silo dans lequel il avait chuté le 26 septembre 2018 sur une ferme de Saint-Simon-les-Mines. Leur décès a été constaté à l’hôpital de Saint-Georges.

La barrière de la langue est citée parmi les causes ayant mené au décès de M. Saloj Miculax, originaire du Guatémala. Il est mentionné dans le document que ce dernier ne parlait pas français.

Le Dr Guillemette fait état d’un mal entendu entre le propriétaire de la ferme, M. Rodrigue et son employé. Il écrit que M. Saloj Miculax devait nettoyer de la pâte de foin coincée dans un silo rempli de foin sec avec un autre collègue guatémaltèque qui était arrivé la semaine précédente.

Les directives ont été traduites à l’aide de Google Translate. Elles ont été données à 16h20 alors que les deux travailleurs devaient faire le train des vaches à 17h.

Ceux-ci se sont toutefois rendus à un autre silo, ensilé de maïs fourrager rempli aux deux tiers. Le Dr Guillemette cite alors un proche de M. Rodrigue comme quoi la répartition de la pâte de maïs ne peut se faire que lorsque le silo est plein et qu’il faut plusieurs heures de travail à deux ou trois personnes pour y arriver.

« Il est donc incompréhensible que cet ordre ait été donné à 16h20 alors que le train était à faire vers 17h, et ce, avec seulement deux hommes. Il y a ici apparence d’un malentendu relié à la langue », écrit le coroner.

Ce dernier écrit que le rapport de la Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) met en lumière qu’aucune mesure de détection des gaz n’était présente avant d’entrer dans le silo.

De plus, il précise que des directives claires devront être établies pour assurer la ventilation efficace des silos.

Recommandations

À la suite de ses observations, le Dr Guillemette reprend la recommandation qu’avait faite l’UPA en décembre 2019. Celle-ci recommandait que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) développe et offre des services-conseils pour prévenir les problèmes de santé psychologique des producteurs et de santé et de sécurité au travail sur les fermes.

« Ainsi, chaque entreprise agricole du Québec pourrait avoir accès à des conseils professionnels eu égard à la santé-sécurité à la ferme. De plus, le MAPAQ pourrait prendre à bras le corps l’accueil des migrants pour les former tant au niveau technique que sécurité à la ferme », justifie le coroner. Ce point inclut entre autres l’apprentissage de la langue française et l’identification des dangers sur la ferme.