Collaboration interprovinciale contre la moule zébrée

La moule zébrée, une espèce aquatique envahissante, a récemment été signalée dans la rivière Madawaska, au nord-ouest du Nouveau-Brunswick, ce qui amène certaines organisations québécoises à être vigilantes.

L’Organisme de bassin versant du Fleuve Saint-Jean a pignon sur rue au Témiscouata, une région qui lutte contre la moule zébrée depuis 2022, et est aussi tributaire de certains cours d’eau dans la région. Le fleuve Saint-Jean constitue la frontière entre le Canada et les États-Unis en deux endroits. La rivière Saint-Jean Sud-Ouest prend sa source dans le Petit lac Saint-Jean près de Saint-Zacharie et rejoint la rivière Saint-Jean Nord-Ouest, qui coule près de Lac-Frontière, pour former le fleuve Saint-Jean.

Les lacs situés sur le bassin versant de la rivière Chaudière ne sont pas à risque quant à l’introduction de la moule zébrée pour le moment, selon le Cobaric, qui cite la recherche effectuée par le RAPPEL (Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants) sur le sujet, le taux de calcium dans les lacs de la région, ainsi que la température ne permettant pas leur survie.

« Nous sommes sensibles à la problématique des espèces exotiques envahissantes et restons vigilants. Nous n’avons pas de projets sur la moule zébrée, mais si nous sommes mis au courant d’une possible introduction, nous allons bien entendu nous impliquer plus activement dans le dossier. Pour l’instant, nous restons alertes à toute possibilité », explique Émilie Sirois du Cobaric.

La moule zébrée se reproduit en pondant des œufs, généralement invisible à l’œil, explique Anne Allard-Duchêne de l’OBV du Fleuve St-Jean. « Une fois sorties de l’œuf, les larves vont être transportées par le courant jusqu’à ce qu’elles arrivent dans un endroit où il est très faible. Elles vont alors s’accrocher à une structure solide (roche, moule indigène, plante, quai, barrage…), se développer et former une colonie. »

En général, les rivières présentent un courant trop élevé pour que la moule envahisse le milieu. Par contre, s’il y a des baies ou des endroits où le courant est presque nul, il se peut que des moules zébrées s’y installent. « S’il y a des infrastructures (quais, barrages, prises d’eau ou autres), ces dernières sont un peu plus à risque », ajoute Mme Allard-Duchêne.

Soulignons à cet effet que la moule zébrée est indélogeable une fois installée dans un plan d’eau. Elle se reproduit rapidement et cause des dommages à la santé des écosystèmes et aux infrastructures. Entre autres impacts, elle peut sévèrement nuire à l’habitat des poissons indigènes et limiter leur reproduction, ce qui affecte négativement la pêche récréative.

Elle peut également engendrer des coûts et des dégâts aux infrastructures municipales et industrielles en s’agglomérant sur celles-ci. Même si le danger n’est peut-être pas immédiat, il n’est jamais trop tôt pour sensibiliser les utilisateurs des rivières ou plans d’eau, car il existe de nombreuses espèces aquatiques exotiques envahissantes et chaque fois que nous nous déplaçons d’un cours d’eau à un autre, nous sommes susceptibles de les transporter avec nous.