Concept pratiquement absent dans la région 

VOIRIE. Menées par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), les premières implantations d’écoroutes hivernales remontent déjà à 2008. Ce concept d’entretien alternatif, qui vise la diminution de l’impact des sels de voirie sur l’environnement, trouve peu d’échos en Chaudière-Appalaches.

Seulement deux municipalités ont adopté cette initiative. À Saint-Alfred, dans la MRC Beauce-Centre, la mesure s’applique sur une portion de 4,2 km des rangs Sainte-Marie et Saint-Alexandre. Du côté de Saint-Fortunat, dans la MRC des Appalaches, la route 216 est touchée par la mesure sur 29 km, de Ham-Nord à Saint-Jacques-le-Majeur.

Dix autres régions administratives, sur un total de 16, possèdent des écoroutes. Conjointement, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine devancent largement les autres régions avec 121,3 km d’écoroutes hivernales.

« Avant de mettre en place une écoroute, l’appui de la communauté est essentiel. Le concept est connu par le milieu municipal. Le Ministère a développé un cadre de référence pour soutenir l’implantation d’une nouvelle écoroute via une démarche structurée », rappelle Émilie Lord, porte-parole au MTMD.

Comment ça marche ?

Sur une écoroute, les déneigeurs procèdent plus fréquemment au grattage de la chaussée et privilégient l’utilisation d’abrasifs comme le sable et les petites pierres. Les sels de voirie peuvent toutefois être utilisés dans certaines circonstances. Le MTMD vise la réduction des effets salés dans des zones vulnérables à proximité, comme les sources d’eau potable, lacs et milieux humides.

« Généralement, il s’agit de routes régionales et collectrices à faible débit de circulation. Chaque route visée est analysée en tenant compte de différents facteurs, tels que la présence de courbes, de pentes et d’intersections, le nombre de voies et la limite de vitesse. Le débit journalier moyen et le type de véhicules y circulant sont aussi pris en considération », explique Émilie Lord.

Avant-gardiste

Jean-Roch Veilleux, maire de Saint-Alfred, était présent lorsque le MTMD a approché sa municipalité pour un projet d’écoroute en 2014. Neuf ans plus tard, il confirme l’avant-gardisme de cette initiative.

« L’écoroute longe un secteur où l’on retrouve des puits artésiens alimentés par une nappe souterraine. En utilisant du sable mélangé à un additif, on évite la contamination de la nappe et les véhicules roulent à bonne vitesse. Il y a eu des ajustements à faire la première année. On n’a reçu aucune plainte depuis ce temps-là. En plus, ça prolonge la vie de notre machinerie », mentionne M. Veilleux.

Le maire croit que le MTMD doit publiciser davantage son concept d’écoroute hivernal. « Les politiques environnementales se resserrent de plus en plus. On est rendu là dans notre société », affirme Jean-Roch Veilleux.