Éducation et français pour des bonnes affaires
Président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Karl Blackburn écoute les préoccupations des entrepreneurs lors d’une tournée beauceronne cette semaine. Il était notamment de passage le 12 décembre à un dîner-conférence de la Chambre de commerce de Saint-Georges (CCSG).
Celui-ci constate que les entrepreneurs font face à plusieurs défis économiques. La pénurie de main-d’œuvre se trouve au sommet, un problème pouvant se régler par divers moyens.
« Il y a la robotisation et l’immigration, mais notre priorité, c’est l’éducation et la formation. Si le Québec possédait un taux de littératie comparable à l’Ontario, nous pourrions réinjecter des milliards de dollars dans notre économie. Avec notre courbe démographique vieillissante, on doit valoriser l’excellence et contrer les abandons scolaires », affirme le président du CPQ.
Par la même occasion, l’organisme désire l’adoption d’approches pour garder les employés expérimentés sur le marché du travail. Cela passe par l’adoption de programmes fiscaux alléchants, mais également de la flexibilité chez les entrepreneurs et syndicats.
« Si on convainquait tous les gens de 60 à 69 ans à demeurer ou revenir au travail, ça répondrait à 25 % des besoins actuels. En raison de la pénurie, la moitié des entreprises refusent de nouveaux contrats », soutient Karl Blackburn.
Patronat francophone
L’anglais demeure la principale langue internationale des affaires. Selon M. Blackburn, notre québécitude représente un ajout majeur pour les échanges commerciaux. Le CPQ est cofondateur de l’Alliance des Patronats Francophones (APF), une association internationale renforçant les liens entre entreprises dans la langue de Molière.
« Troisième langue des affaires, le français est parlé sur cinq continents. À l’international, 14 % du PIB (produit intérieur brut) est lié aux territoires francophones. On constate de grandes ouvertures sur le marché africain. C’est un grand vecteur de croissance économique », croit M. Blackburn.
Travail des jeunes
En avril dernier, le CPQ s’est prononcé sur le projet de loi encadrant le travail des jeunes. Karl Blackburn juge que le nouveau cadre favorise la persévérance scolaire, tout en permettant aux jeunes de vivre une expérience de travail formatrice.
« L’âge minimal de 14 ans est raisonnable. On aurait souhaité que la loi fasse plus d’exceptions pour les entreprises familiales et celles avec moins de dix employés », précise Karl Blackburn.
Il confirme que les commentaires et positions, recueillis auprès des entrepreneurs beaucerons, seront tenus en compte lors des prochains travaux du CPQ auprès des gouvernements québécois et canadien.