Francine Ruel se confie pour les 40 ans du Bercail
ITINÉRANCE. L’organisme Au Bercail a souligné son 40e anniversaire par la tenue d’une conférence de l’actrice et autrice Francine Ruel le 14 septembre au Georgesville à Saint-Georges.
M. Lacombe est ensuite revenu sur la création du Bercail, qui était alors une maison d’hébergement temporaire. Il compte aujourd’hui un volet de transition en santé mentale, un d’hébergement de crise et un programme en dépendance. « Les intervenants font maintenant de l’accompagnement à la recherche de logement et accompagnent les résidents dans leur processus de rétablissement », a-t-il ajouté à propos de l’organisme qui est aussi responsable de l’Accueil inconditionnel et de l’Assiettée beauceronne.
Celui-ci a aussi salué la contribution de membres fondateurs qui étaient présents lors de la soirée, soit Lorenzo Bureau, Caroll Morin, Richard Roberge et Jacynthe Poulin.
Pendant près d’une heure et demie, près de 300 personnes l’ont écouté raconter l’histoire de son fils, qui vit dans la rue, et comment elle vit la situation. Elle a commencé la conférence en insistant sur la gravité de situation de l’itinérance au Québec et que cela peut arriver à tout le monde.
Elle a par la suite résumé son enfance et sa carrière avant de parler de son fils. « J’ai écrit quatre romans sur le bonheur, mais à ce moment-là, mon fils allait déjà très mal. Et je n’en parlais pas. Qui va se vanter que son enfant souffre de problèmes de santé mentale », a-t-elle confié.
Son fils a été atteint par balles il y a 29 ans. « Il était au mauvais endroit au mauvais moment », a raconté Mme Ruel. Il a subi d’importantes blessures qui ont mis sa vie en danger. Il n’a cependant jamais voulu consulter, même quand sa mère a pris un rendez-vous chez un psychologue pour lui.
Pendant longtemps, elle a tenté de trouver des solutions pour lui, mais cela n’a pas fonctionné. « Mon psychologue m’a répété des centaines de fois d’arrêter de l’aider malgré lui. J’ai fini par comprendre », a raconté Mme Ruel.
En 2020, elle a sorti un roman intitulé Anna et l’enfant-vieillard, qui s’inspire de ce qu’elle a vécu avec son fils. Le livre a été adapté en série télévisée, Anna et Arnaud. Cela a mené à un documentaire auquel Étienne a participé. « Ce fut ma rédemption », a conclu Mme Ruel.
Portrait de l’itinérance
Avant de céder la parole à Mme Ruel, le président du conseil d’administration, Pierre Lacombe, a rappelé la problématique de l’itinérance continue d’augmenter. « Nous aimerions dire qu’avec nos efforts, la situation s’est améliorée, mais c’est le contraire. Les besoins sont de plus en plus grands, même en région. L’itinérance, qui était surtout une itinérance cachée, devient de plus en plus visible », a-t-il mentionné.
Selon la directrice du Bercail, Cathy Fecteau, des gens ont dormi dans la rue cet été. « Il y a plus de situations où l’on voyait des personnes arriver le matin en sachant qu’elles n’avaient pas d’endroit où dormir », a-t-elle indiqué.
La situation se concentre davantage dans les municipalités où il y a des services comme Saint-Georges qui, en plus du Bercail, dispose d’un hôpital, « mais on en entend parler dans d’autres municipalités de la région aussi », a-t-elle poursuivi.
Le Bercail a offert un total de 6652 nuitées en 2022-2023, comparativement à 5158 en 2021-2022. Le nombre d’admissions est aussi à la hausse avec 623 au cours de la dernière année comparativement à 486 l’année précédente. C’est aussi davantage qu’en 2019-2020, alors que le nombre d’admissions était de 579.