Garder le cap économique en restant à l’affut 

ÉCONOMIE.  Président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier a exposé ses visions économiques le mercredi 28 février au Georgesville, à l’invitation de la Chambre de commerce de Saint-Georges (CCSG).

Dans une formule entrevue avec Samuel Pépin, président de la CCSG, Guy Cormier s’est d’abord exprimé sur les tendances financières à l’international. Au-delà de l’inflation, les conflits mondiaux causent des problèmes jusqu’au Québec.

« Des chaînes d’approvisionnement sont brisées, ce qui augmente les délais de livraison. En ajoutant les migrations des populations et les changements climatiques, la dimension sociale rajoute de la pression sur nos systèmes financiers », affirme M. Cormier. 

Les États-Unis s’en tirent mieux en contexte inflationniste. Nos voisins ont mis en place l’Inflation Reduction Act (IRA) favorisant la fabrication manufacturière, en plus de ramener plusieurs opérations asiatiques en sol américain.

« Contrairement au Canada, les Américains ne font pas face à des enjeux importants en logement et pénurie de main-d’œuvre. Sur le plan immobilier, c’est possible de signer des hypothèques sur 20 ans avec le même taux d’intérêt », précise Guy Cormier. 

Désirs versus besoins

Au Mouvement Desjardins, on constate clairement la diminution des dépenses discrétionnaires chez de nombreux Québécois. Cette expression définit les dépenses répondant à des désirs plutôt qu’aux besoins essentiels. 

« Il y a une baisse de la consommation. Pour garder le même rythme de vie, les gens pigeaient dans leurs épargnes de la pandémie et l’endettement, mais ça les rattrape aujourd’hui », dit Guy Cormier, ajoutant que les premiers signes d’une stabilité économique ne viendront pas avant la fin de l’été.

Le président et chef de la direction fait de l’accès à la propriété un cheval de bataille. Se construire un patrimoine immobilier reste l’une des meilleures manières de s’assurer la tranquillité d’esprit. 

« Il existe une iniquité intergénérationnelle. Les plus âgés ont acheté leur première maison entre 20 et 25 ans. Aujourd’hui, c’est entre 30 et 40 ans. La hausse fulgurante des prix des maisons n’a pas suivi celle des salaires. On a des outils comme le CELIAPP et des discussions avec les municipalités pour trouver des solutions », soutient Guy Cormier.   

Également entrepreneur-entraîneur à l’École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB), Guy Cormier connaît bien notre région. Il indique que celle-ci représente un exemple à suivre pour les autres régions de la province. 

« Il y a une grande quantité d’entreprises diversifiées au pied carré. Beaucoup de jeunes ont des parents entrepreneurs, ce qui peut les inciter à se lancer en affaires. On doit miser sur le repreneuriat, car des milliers d’entreprises seront à vendre dans les prochaines années avec les départs à la retraite », conclut celui-ci.