Infirmière de rue: Lisa-Marie Rodrigue, à la rencontre des patients

SANTÉ. Lisa-Marie Rodrigue est infirmière de rue, un métier encore méconnu et relativement nouveau dans la région, puisque le poste à Saint-Georges n’existe que depuis 2015 environ.

La Georgienne travaillait auparavant en maternité. « C’était beaucoup d’enseignement. En tant qu’infirmière de rue, je fais encore de l’enseignement, mais différemment. Je travaille aujourd’hui avec une clientèle variée. Je vois de tout : de la santé mentale, des gens plus vulnérables, des jeunes. Il y a beaucoup de diversité. C’est ce que j’aime de mon travail », confie-t-elle.

Elle consacre deux jours par semaine à l’Aire ouverte, dont les services sont consacrés aux jeunes de 12 à 25 ans et trois autres en CLSC – centre local de services communautaires -, où elle travaille avec tous les groupes d’âge. Elle dispense ses services principalement dans la MRC Beauce-Sartigan, mais elle se rend aussi dans Beauce-Centre et dans les Etchemins.

Une infirmière de rue est une infirmière SIDEP, un acronyme signifiant Services intégrés de dépistage et de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). « Mon but est de bien vulgariser les termes plus médicaux et de développer une proximité avec chaque personne pour briser la gêne et les tabous qu’il peut y avoir avec ces sujets », explique-t-elle.

La différence est qu’elle se déplace vers les gens, surtout ceux qui sont considérés plus vulnérables. Par exemple, Mme Rodrigue peut se rendre dans des organismes communautaires pour présenter ce qu’elle fait et faire des rencontres individuelles. Il lui arrive aussi de rencontrer des patients dans des lieux publics, comme un parc, ou même à leur domicile. « C’est vraiment à leur convenance. Si c’est un premier contact, je préfère que ce soit à un bureau. Je peux leur proposer d’aller les chercher et de les emmener dans un -CLSC ou à l’Aire ouverte », détaille-t-elle.

L’infirmière de rue est également appelée à collaborer avec les travailleurs de rue, qui eux, s’occupent davantage du côté psychosocial. « Quand ils constatent un besoin infirmier, ils me contactent pour me référer la personne. Et quand c’est un besoin qui sort de mes tâches, je la réfère vers la ressource appropriée », mentionne Mme Rodrigue.

Dans le cadre de ses fonctions, elle a remarqué un manque de connaissance de la sexualité chez les jeunes. La transmission des ITSS est aussi méconnue chez les gens de manière générale selon ce qu’elle constate sur le terrain. « C’est vraiment marqué. Je donne beaucoup d’ateliers d’information sur ce sujet et sur la transmission des ITSS. On fait beaucoup d’enseignement et on incite les personnes qui ont des comportements à risque de se faire dépister », indique-t-elle.

Elle constate cependant une amélioration. « Des gens prennent conscience de leurs comportements à risques. Certains qui ne se faisaient pas dépister viennent aujourd’hui me voir tous les trois mois. Sans arrêter les comportements à risques, ils le font d’une meilleure façon », affirme Lisa-Marie Rodrigue.

Un autre volet qui commence à être déployé est la présence dans les festivals. Cet été, une collègue de la Santé publique et elle se sont notamment rendues à Saint-Joseph et à Saint-Victor pour faire de la prévention.