Kléo Carrier entraîne les phoques et ours blancs

SOCIÉTÉ. Kléo Carrier se passionne pour les animaux depuis son enfance. Après une simple visite à l’Aquarium de Québec, en 2006, la Georgienne ne se doutait pas qu’elle y reviendrait comme entraîneuse des mammifères marins huit ans plus tard.

« En observant cet entraînement avec les phoques communs, j’ai voulu mieux comprendre le comportement animal. C’est pour cela que j’ai fait mon bac en biologie à l’Université Laval », précise Mme Carrier.

Pendant ses études, elle parfait ses connaissances comme gardienne d’animaux au Zoo de Granby. Elle côtoie les chameaux, dromadaires, grands félins et même des animaux du continent africain. Poursuivant sa maîtrise, son mémoire porte sur l’endocrinologie comportementale.

« Par les hormones et le stress, j’étudiais les effets de l’enrichissement sur le bien-être et le comportement des mandrills. C’est un grand singe semblable à Rafiki dans le Roi lion. J’aurais eu l’opportunité de me diriger en recherche, mais je préférais être sur le terrain », dit Kléo Carrier.

Entraînements biomédicaux

En 2024, Kléo Carrier soulignera son dixième anniversaire d’embauche à l’Aquarium de Québec. La plus expérimentée d’un groupe de six entraîneurs, cette dernière adore travailler au quotidien avec différents types de mammifères marins.

« Présentement, on s’occupe de trois ours blancs, quatre phoques communs, trois phoques du Groenland, trois renards arctiques et deux oiseaux de proie. Ce sont de grosses journées de travail, la priorité étant les entraînements biomédicaux », mentionne Mme Carrier.

Par le renforcement positif, cette expression désigne la création de nouveaux comportements chez l’animal. Cela inclut notamment les prises de sang volontaires et l’implantation de gouttes oculaires sans recours à l’anesthésie.

« On prépare les soins en amont avant l’intervention du vétérinaire. Par exemple, j’apprends à l’ours à lever sa patte pour recevoir une piqûre ou vérifier de possibles gerçures. C’est plus difficile avec les phoques, car ce sont des animaux de proie au tempérament nerveux. On doit développer un lien de confiance avec l’animal et comprendre son langage corporel, en plus de connaître son dossier de santé », explique Kléo Carrier.

Apprentissage constant

Pendant l’agrandissement de l’enclos des ours blancs, l’Aquarium de Québec a transféré Eddy et Taïga au Cochrane Polar Bear Habitat. Kléo Carrier est resté trois mois dans ce centre ontarien afin que l’équipe se familiarise avec les deux plantigrades polaires.

« J’ai aussi conçu l’entraînement des phoques communs à l’Aquarium de Shippagan (Nouveau-Brunswick). Avec le projet Louphoque, nous accueillerons des loutres de mer à Québec en 2024. Ce sera un beau défi avec de nouveaux apprentissages », croit celle-ci.

S’occupant également de préparer la nourriture et nettoyer les enclos, elle répond parfois aux questions des visiteurs. Kléo Carrier rappelle que les animaux ne sont pas entraînés à exécuter des tours comme au cirque. « Nous avons (Aquarium de Québec) une mission éducative », affirme l’entraîneuse de Saint-Georges.

Connaissant par cœur les noms de chaque animal dont elle prend soin, Kléo Carrier était triste à la suite du départ des morses. Pour des raisons reproductives, ils ont été dirigés vers d’autres institutions zoologiques. « J’ai eu un deuil à faire. C’est une espèce très rare, attachante et intelligente », conclut Mme Carrier.

Les internautes souhaitant découvrir son travail, en temps réel, peuvent visiter le compte Instagram Zookeeper_vibes.