La Beauce écope-t-elle davantage ?

Le prix de l’essence a bondi en Beauce vers la fin de la dernière semaine, comme partout ailleurs au Québec, mais dans la région, c’est à Saint-Georges que les automobilistes paient le plus cher alors que la majorité des stations-services affichent un prix à 1,89 $ le litre.

C’est égal ou plus que dans les municipalités plus au nord. À titre comparatif, un litre d’essence coûte 1,78 $ à Beauceville tout comme à Frampton. À Saint-Joseph, il était à 1,79 $. Du côté de Lac-Etchemin, il était au même prix qu’à Saint-Georges, tandis qu’il était à 1,84 $ à Sainte-Marie.

Selon le site Internet de CAA Québec consulté le 25 avril, le prix réaliste dans la région devrait être de 1,851 $ le litre, tandis que le prix moyen à la pompe est de 1,899 $. Ce coût moyen place la région en tête de liste des régions administratives, à égalité avec la Capitale-Nationale et la Gaspésie.

« Le prix est monté jusqu’à 1,95 $ le litre à Montréal [le prix moyen est de 1,83 $ ce 25 avril]. Nous avons assisté à une hausse partout au Québec. L’industrie nous dit que c’est le procédé qui a changé [pour expliquer l’augmentation]. À un certain moment [le 18 avril], la Beauce était 11e sur 16. Nous n’étions donc pas l’endroit où c’était le plus élever », indique le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, qui avait réclamé une enquête au Bureau de la concurrence du Canada sur la disparité du prix de l’essence entre les régions du Québec.

Le coût du litre d’essence est toutefois descendu dans plusieurs régions, y compris Montréal, où le prix moyen est de 1,83 $ selon CAA Québec, trois cents de moins que le prix réaliste, qui est de 1,86 $.

M. Poulin rappelle qu’il réclamait avant tout de la concurrence entre les stations-service de Saint-Georges lors de sortie publique au mois de juin dernier. « C’est ce que nous avons eu. Depuis juin, il est arrivé régulièrement que le prix de l’essence n’était pas le même d’une station à l’autre », ajoute-t-il lors de l’entrevue réalisée le 24 avril.

Ce dernier invite d’ailleurs les citoyens possédant des informations sur le prix de l’essence à Saint-Georges de communiquer avec le Bureau de la concurrence.

Le député beauceron mentionne aussi que les essenceries ont soulevé le nombre élevé de stations-service à Saint-Georges pour expliquer les marges de profit plus élevées à Saint-Georges. « Leur nombre peut faire en sorte qu’elles aient de la difficulté à se rentabiliser chacune. Cela fait que le prix peut être à la hausse, car elles n’ont pas assez de clientèle par station », mentionne-t-il, précisant que le nombre de stations-service par 5 000 habitants est supérieur à la moyenne à Saint-Georges. « Je ne crois pas que ce soit le seul facteur, mais je pense que c’en est un. »

Un vérificateur a aussi été mandaté par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Il s’agit de ­Robert ­Clark,  professeur d’économie à l’Université ­Queen’s. Son mandat est de proposer des solutions pour favoriser une concurrence sur le prix de l’essence au ­Québec, dont la région de ­Québec et ­Chaudière-Appalaches. Le député de ­Beauce-Sud confirme que M. Clark a terminé son rapport et qu’il est présentement sous analyse au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Le document sera ensuite rendu public.

«  ­Cela ne se substitue en rien à ce que doit faire le ­Bureau de la concurrence. S’il y a eu des enjeux qui pourraient s’avérer illégaux, ce sont les enquêteurs du ­Bureau qui doivent le savoir  », dit ­Samuel ­Poulin, rappelant que des enquêtes de ce type représentent un travail de longue haleine, citant l’enquête sur le cartel du pain, qui avait mis cinq ans.