Jacob Flickinger tué en Palestine : « Sa mort ne passera pas sous silence » 

Jacob Flickinger, originaire de Saint-Georges, fait partie des sept personnes en mission humanitaire qui ont été tuées par une frappe israélienne, le 1er avril dernier. La dure nouvelle a fait le tour du monde et, des médias canadiens et québécois. La mère du Beauceron, Sylvie Labrecque, désire maintenant donner un sens à la mort de son fils.

« Je lui avais parlé la veille, à l’occasion de Pâques », se remémore avec émotion Mme Labrecque.

C’est le père de Jacob, John Flickinger, un Américain vivant à Miami, qui a reçu la dure nouvelle, lundi en soirée. Le mardi matin, il a pris l’avion jusqu’à Québec pour ensuite se rendre à Saint-Georges afin d’annoncer en personne à la mère le décès brutal de leur fils.

Jacob Flickinger était en Palestine où il agissait comme agent de sécurité pour l’organisme World Central Kitchen (WCK).

« Je savais que Jacob était en mission à Chypre en aide humanitaire, pour nourrir les palestiniens et les réfugiés souffrant de famine, dans la bande de Gaza », souffle-t-elle.

Jacob, 33 ans, était un vétéran militaire du 22e Régiment, basé à Valcartier. Avant de joindre l’Armée canadienne, il a été réserviste. En 2010, Jacob Flickinger a fait un premier voyage humanitaire de huit mois en Afghanistan.

« Après cette expérience, il a joint l’armée régulière qu’il a servie pendant 11 ans. Il a toujours été attiré par le militaire, comme son grand-père Flickinger qui a fait l’armée américaine durant la Deuxième Guerre mondiale », raconte fièrement Mme Labrecque qui tient à rendre hommage à son fils en honorant son parcours de vie.

« Jacob était un guerrier dans l’âme. Un homme très dévoué avec un grand cœur », ajoute la mère endeuillée. Rendre service aux autres faisait partie de la nature de l’homme.

« Chaque fois qu’il partait pour une mission, il était conscient d’une certaine dose de danger, mais jusqu’à date, tout allait bien. Il faisait des missions pour cumuler de l’expérience de travail pour un emploi futur », explique Mme Labrecque. Celle-ci souhaite que son fils ait des funérailles à Saint-Georges. Pour l’instant, le corps de son fils se trouve en Égypte.

Jacob Flickinger était l’heureux père de Jasper, 18 mois. Le Beauceron, sa conjointe, Sandy Leclerc, et leur fils demeuraient depuis deux ans au Costa Rica.

Une campagne de sociofiancement est en cours depuis le 3 avril, afin d’amasser des fonds pour la conjointe et le fils du Georgien.

« C’est une grosse dose d’amour, de soutien et d’énergie qui ressemble beaucoup à Jacob. Il serait très fier de voir que son départ a un tel écho. Sa mort ne passera pas sous silence », conclut Mme Labrecque.

Celle-ci espère que la mort de son fils réveillera les gens sur les horreurs de la guerre et des conflits qui se vivent quotidiennement dans plusieurs pays. La guerre nous concerne tous, de près ou de loin.

Maintenant que ce triste événement a fait le tour du monde et du Québec, souhaitons que la famille, puisse vivre en toute intimité leur deuil.