Les délais judiciaires toujours élevés à la DPJ
La direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en Chaudière-Appalaches doit encore composer avec des délais importants dans la judiciarisation de ses dossiers, particulièrement en Beauce, ce qui entraine des délais dans leur prise en charge.
Les délais existent toujours, mais sont heureusement à la baisse, selon la directrice générale de l’organisation, Caroline Brown, qui a livré son bilan trimestriel devant le conseil d’administration du CISSS Chaudière-Appalaches, il y a quelques semaines.
Si en décembre dernier 250 dossiers étaient en attente d’évaluation, ce nombre était passé à 206 en date du 19 mars dernier. Ainsi, les délais judiciaires pour la Beauce se situent toujours entre cinq et six mois, selon la plus récente estimation. Pour les délais judiciaires dans les districts de Thetford et Montmagny, il est d’environ trois mois et pour le district de Québec, les délais sont d’environ de 6 à 7 mois, précise le CISSS Chaudière-Appalaches.
« Je croyais que nous serions davantage vers les 300 dossiers, surtout qu’après la période des fêtes il y a généralement une recrudescence et très peu d’embauches se font dans cette période. Nous avons fait tout de même plus de 200 évaluations de plus que l’an dernier, pour la même période, ce qui est une bonne nouvelle en soi, même si le nombre demeure élevé », a commenté Mme Brown, précisant que 64 dossiers était le maximum souhaitable, selon le ministère de la Santé.
« Si le délai moyen était de 47 jours en décembre dernier, ce nombre est passé à 36 au cours des trois derniers mois. La cible du ministère est de 25 jours. 291 dossiers demeurent sans intervenants attitrés, certaines personnes de l’organisation ayant quitté provisoirement leur poste », indiquait-elle, lors de son passage devant les administrateurs du CISSS.
Cela dit, la Direction régionale observe tout de même une tendance positive. « Nous avons reçu 6 751 signalements depuis le début de l’année, qui débute en avril, ce qui représente une diminution de 5 %, comparativement à l’an dernier. Nous avons quand même 2 616 signalements qui ont été retenus, pour une augmentation de 12 %, ce qui peut expliquer les délais dans certains cas », a-t-elle ajouté.
Outre les difficultés à judiciariser les dossiers, l’organisation doit composer avec d’autres difficultés notamment celle de combler les départs des employés. « Nous devons composer avec un taux de 80 % de présence au travail et à l’évaluation, ce qui explique nos difficultés à trouver des remplacements pour les gens qui quittent. Souvent ce sont des gens qui partent en congé de maternité aussi ».
La Protection de la jeunesse en Chaudière-Appalaches dit fonder de bons espoirs sur la Table nationale jeunesse, mise sur pied par les ministres Simon Jolin-Barette et Lionel Carmant, afin de trouver des solutions concernant les délais judiciaires au Québec. Un plan d’action est prévu pour la fin juin. En attendant, quelques journées d’audience ont été ajoutées et toutes les situations considérées en urgence qui impliquent un retrait d’enfant sont priorisées et entendues rapidement, précise-t-on.