Métiers d’antan toujours d’actualité 

CULTURE.  Nos ancêtres étaient débrouillards et soucieux de récupérer les matériaux. L’Association pour la protection du patrimoine agricole en Chaudière-Appalaches (APPACA) met ces concepts à l’avant-scène dans l’exposition Deux métiers d’autrefois au centre culturel Marie-Fitzbach à Saint-Georges.

Après le lait, les jouets d’antan et la reproduction d’une maison des années 1930, l’APPACA s’exprime sur les métiers de forgeron et cordonnier-sellier. L’organisme compte sur le soutien de neuf collectionneurs et quatre collaborateurs (voir boîte infos). 

« On met en évidence des métiers importants dans le développement de nos communautés rurales. Chaque village avait son forgeron et son cordonnier-sellier. Au-delà du travail, c’était un lieu d’échanges comme le perron d’église », explique Robert Paré, président de l’APPACA et collectionneur de Saint-Frédéric. 

Contact chevalin 

En plus de créer des matériaux et objets du quotidien, le forgeron concentrait une partie de son horaire à ferrer les chevaux. On parle alors du travail de maréchal-ferrant, une profession toujours d’actualité. 

L’APPACA insiste sur cet aspect à travers les objets exposés, comme des outils, enclumes, fers et bigornes. Édouard Audet, collectionneur de Saint-Isidore, possède notamment une enclume conçue il y a … 1000 ans ! 

« J’aime les antiquités et savoir d’où elles viennent. C’est incroyable ce que j’ai trouvé dans les encans de ferme et les cours de récupération. Parfois, on ramasse les objets d’une succession à la suite d’un décès », précise M. Audet, un retraité de la production laitière. 

Martine Gilbert, de Saint-Philibert, a conservé des objets de maréchal-ferrant appartenant à son père Valère. Il a pratiqué cette profession des années 1980 jusqu’en 2006, lui qui possédait une écurie sur la 175e Rue à Saint-Georges. 

« Amoureux des chevaux, il se déplaçait pour bien servir ses clients. C’est important de conserver et partager cette mémoire collective », croit Mme Gilbert.

Bien chaussé et scellé

Le cordonnier-sellier fabriquait et réparait les chaussures, ceintures et autres objets en cuir, dont les selles et attelages des chevaux. Il utilisait une multitude d’outils afin d’arriver à ses fins, y compris des fers, marteaux, couteaux, emporte-pièces, aiguilles, embauchoirs et talons.  

Ces outils, avec leur fonction spécifique, demandaient un maniement quasi chirurgical du cordonnier-sellier. Une affiche, sur les lieux de l’exposition, dévoile les parties du corps d’un bovin associé au produit. Par exemple, on se servait de la croupe pour les semelles et de la tête pour les ceintures. 

Selon Frédéric Paré, nos aïeux possédaient déjà une perspective environnementale sans nécessairement le savoir. « Les familles nombreuses avaient un budget limité. On ne pouvait pas se permettre de jeter inutilement. Tout était récupéré au maximum », dit-il. 

L’exposition est plus épurée que les trois précédentes. « Nous voulions éviter la répétition d’objets et faire des recherches en amont pour les nommer. C’est notre exposition la plus spécialisée. Tout le monde n’a pas un forgeron ou un cordonnier dans son historique familial », reconnait M. Paré. 

L’exposition Deux métiers d’autrefois est accessible gratuitement du lundi au vendredi de 10h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 17h. Le centre culturel sera fermé du 31 décembre au 2 janvier. 

Collectionneurs de l’exposition Deux métiers d’autrefois 

–         Édouard Audet (Saint-Isidore)

–         Denis Bolduc (La Durantaye)

–         Gilles Gilbert (Saint-Georges)

–         Martine Gilbert (Saint-Philibert)

–         André Nadeau (Saint-Georges)

–         Jean-Paul Paré (Saint-Pierre-de-Broughton)

–         Robert Paré (Saint-Frédéric)

–         Yvon St-Hilaire (Saint-Joseph)

–         Claude Vachon (Saint-Joseph)

Collaborateurs de l’exposition Deux métiers d’autrefois

–         Denis Giguère (Saint-Georges)

–         Raymond Gilbert (Saint-Georges)

–         Léon-Marie Jacques (Saint-Frédéric)

–         Jacques Larochelle (Saint-Bernard)