Moisson Beauce préoccupée pour l’avenir

COMMUNAUTÉ Avec le tiers de sa clientèle qui est âgée de moins de 18 ans, la situation chez Moisson Beauce est extrêmement préoccupante et l’organisation prévient que cette tangente se poursuivra lors du dévoilement de son bilan de l’année 2023 prévu le 24 octobre prochain.

« Il y a une détresse chez les familles, même celles dont les deux parents travaillent. Maintenant, 20 % des personnes qui vont demander de l’aide alimentaire ont un emploi », a mentionné la directrice générale de Moisson Beauce, Marie Champagne. Du même souffle, elle a observé que les gens tardent à demander un coup de pouce en région comparativement aux milieux urbains.

« Pour certains, il y a une notion de fierté. Ils vont préférer demander à leur réseau au préalable. Quand ils cognent aux portes, cela peut faire quelques jours qu’ils n’ont pas mangé. »

Marie Champagne a constaté que la pandémie a amené les gens à se diriger davantage vers les ressources communautaires. Toutefois, elle a remarqué que l’inflation et le contexte socio-économique actuel font encore plus mal aux citoyens.

« La demande d’aide alimentaire est historiquement élevée à l’heure actuelle. C’est extrêmement préoccupant. Chaque jour, nous essayons de trouver des façons de s’approvisionner en nourriture pour redonner aux 50 organismes sur le terrain qui nourrissent les gens dans le besoin », a-t-elle mentionné, ajoutant que Moisson Beauce va desservir six MRC en Chaudière-Appalaches et une partie de la MRC du Granit.

Contrairement à la période estivale 2023, l’approvisionnement n’est plus une problématique chez Moisson Beauce en ce moment. Toutefois, Mme Champagne n’a aucune idée de ce à quoi le portrait pourrait ressembler cet automne. « La question de l’approvisionnement est constamment précaire. Par exemple, le mois de septembre est toujours le moment où l’on observe le plus de demandes d’urgence dans l’année en raison des dépenses liées à la rentrée scolaire. »

Donnez au suivant

Moisson Beauce estime que des actions et des projets doivent être mis en place afin qu’elle puisse continuer sa mission. La directrice générale rapporte qu’il y a plusieurs façons d’aider les banques alimentaires. En premier lieu, elle explique qu’un don leur permet d’acquérir des aliments. « Nous avons acheté 235 000 $ de nourriture grâce à la générosité de la population. Également, le citoyen qui souhaite faire une différence dans la communauté, peut aller porter des denrées ou même s’impliquer en tant que bénévole », énumère-t-elle.

Notons aussi qu’à la suite de leur appel à l’aide du printemps dernier, le Club des Essentiels a été formé récemment. Ce dernier invite les gens à faire des dons sur une base unique ou mensuelle. L’argent amassé servira à Moisson Beauce pour acheter des biens essentiels comme du lait et des œufs pour les familles en situation précaire.

De son côté, le Club des petits déjeuners a rejoint 2000 enfants en Chaudière-Appalaches, à travers 18 programmes communautaires et dans les écoles. Ces chiffres sont restés inchangés par rapport à l’an dernier malgré la demande grandissante pour ouvrir de nouveaux programmes. L’organisation stipule qu’elle ne peut répondre à la demande faute de fonds nécessaires.