Pas de sac de couleur avant l’automne 2025 en Beauce-Sartigan

ENVIRONNEMENT. La MRC Beauce-Sartigan pourra aller de l’avant avec son projet d’implantation d’un sac de couleur dans la presque totalité des municipalités de son territoire. La MRC a reçu un avis de conformité concernant son plan de gestion des matières résiduelles (PGMR), approuvé par Recyc-Québec, au début du mois d’avril. Ce dernier n’était plus conforme depuis septembre 2022.

La principale mise à jour apportée au PGMR 20242031, qui devra être adopté par les maires d’ici la fin du mois de mai, est l’implantation d’un sac de couleur pour le compost et la réalisation plus constante de sensibilisation auprès des citoyens. Ce document de 126 pages comprend 54 actions qui seront mises en place au cours des sept prochaines années, une dépense évaluée à près de 12,5 M$. À elle seule, la mise en place d’un sac de couleur représente une contribution financière de 750 000 $ par année.

« Ce nouveau PGMR permettra de diminuer le niveau d’enfouissement, d’augmenter la vie de nos cellules de déchets, mais aussi de prolonger la vie de notre site, même si celui-ci est encore bon pour minimum cent ans. […] Pour le contribuable, ce sera surtout un impact de gestion avec le nouveau sac de couleur », explique Luc Bergeron, directeur général adjoint.

Selon les objectifs fixés dans le PGMR 20242031, le sac de couleur devrait être effectif d’ici 2025-2026. De son côté, la Régie intermunicipale du comté de Beauce-Sud (RICBS) s’attend à pouvoir recevoir les premiers sacs d’ici l’automne 2025.

Pertes financières importantes

Avec l’avis de conformité, les municipalités de Lac-Poulin et de La Guadeloupe pourront à nouveau recevoir, dès cette année, leurs redevances pour l’élimination des matières résiduelles. Les deux municipalités ont déjà un procédé de tri à la source, soit la présence d’un composteur municipal à Lac-Poulin et du bac brun à La Guadeloupe. Les autres municipalités de la MRC devront attendre la mise en place du sac de couleur avant de recevoir à nouveau des redevances.

Les élus avaient pris la décision en 2021 d’aller de l’avant avec le projet Triom de la RICBS. Après plus de deux ans d’études, le ministère de l’Environnement a annoncé ne pas vouloir poursuivre les démarches alors qu’il ne croyait pas que le procédé allait respecter les objectifs du PGMR de Recyc-Québec.

« Ce que le ministère exige, c’est qu’il y ait un tri directement à la source, un effort effectué à la base par le citoyen. Dans certaines municipalités, on pourrait donner un sac ou un composteur et on aurait été conforme. Est-ce que c’est tout le monde qui va les utiliser ? J’ai des doutes […]. Le projet Triom permettait de récupérer plus de matières organiques et d’éviter de l’enfouissement inutile. C’était une belle avancée », déplore M. Bergeron.

Près d’un million de dollars en subventions ont été perdus depuis 2021 en Beauce-Sartigan pour l’élimination des matières résiduelles, selon des données du ministère de l’Environnement. Un pourcentage des montants reçus en redevance était réservé à la gestion des matières organiques, une somme que ne pouvait pas toucher les municipalités de la MRC. À titre d’exemple, les municipalités de la région se sont séparées des subventions de 406 598,63 $ (-25 %) en 2021 et de 287 196,13 $ (-50 %) l’année suivante. En 2023, aucune somme n’a été redistribuée aux municipalités alors que le PGMR n’était toujours pas conforme.

« On a l’intention de récupérer ces sommes-là à partir de l’assistance financière qui sera demandée auprès du ministère de l’Environnement pour les installations bonifiées de Triom. C’est certain qu’il y a une déception. On aurait préféré que ce soit rétroactif. On a quand même été un projet pilote, comme MRC, pour le gouvernement du Québec. […] On aurait aimé ne pas perdre nos compensations monétaires. Cela aurait été le meilleur des mondes, on doit maintenant vivre avec la décision », de commenter Dany Quirion, préfet de la MRC.

Un projet en constante évolution

Malgré la réponse négative du ministère de l’Environnement en novembre dernier, le directeur général de la RICBS, Éric Maheux, confirme que le projet Triom est loin d’être mort. Le dossier continue de suivre l’échéancier fixé au départ. La deuxième phase du projet est officiellement lancée. La RICBS a trouvé son partenaire, l’entreprise Viridis, afin de former une société d’économie mixte (SEM). Une première rencontre entre les différentes instances a eu lieu la semaine dernière.

« L’avancement majeur, c’est que l’on a été en appel de candidatures pour trouver un partenaire qui veut s’associer avec la RICBS pour former une SEM. Viridis devra gérer Triom qui va pouvoir continuer de vivre, un procédé qui était dans les plans dès la création du projet. […] La phase 2 permettra la mise en place à grande échelle de Triom en triant entre 15 000 à 18 000 tonnes de matières résiduelles et en ajoutant le tri à la source avec la présence du sac de couleur », conclut M. Maheux.