Transformation de l’église de Saint-Benjamin: le projet officiellement mis sur pause

ACTUALITÉS. La Municipalité de Saint-Benjamin met le projet de transformation de son église sur pause, du moins pour le moment, celui-ci n’étant plus une priorité pour le conseil en place.

C’est ce qu’a confirmé la mairesse Céline Veilleux lors d’un récent entretien avec le journal, cette dernière ajoutant que les élus avaient dû revoir leurs priorités à court et moyen termes.

« Nous avons des problématiques d’égouts que nous devons d’abord régler dans les secteurs de Morisset-Station et du village », soutient Mme Veilleux qui ajoute qu’en fonction des subventions disponibles, la Municipalité ne peut se permettre, pour le moment, de poursuivre le projet d’église tel que présenté en décembre 2022 et dont les coûts ne cessent d’augmenter.

Rappelons que le bâtiment abritant l’église a été acquis en février dernier par la Municipalité. Dans une présentation faite aux citoyens en décembre 2022, l’ancien maire Martin Beaulieu disait souhaiter la réalisation d’un projet de transformation à coût zéro ou le plus bas possible pour les citoyens.

« Les citoyens auraient dû assumer une facture avoisinant 500 000 $ et on a continué avec cela, mais des imprévus et des aspects qui n’avaient pas été calculés à l’époque se sont ajoutés, ce qui fait que les coûts ne cessent d’augmenter. Cela sans oublier les taux d’intérêt qui ont triplé », précise également la mairesse en ajoutant qu’il y avait une limite à ce qui peut être demandé aux citoyens et que toute personne sensée agirait ainsi.

« Comme nous sommes propriétaires de l’église, on va l’entretenir et éviter qu’elle ne se détériore, cela est prévu au budget de la municipalité. On va plutôt regarder un projet qui, au lieu de toucher l’ensemble de l’église, pourrait se faire par étapes. On pourra continuer à l’utiliser et ce sera bon pour la municipalité qui a peu de bâtisses », poursuit-elle en rappelant que l’église, qui a été désacralisée, est de fait devenue un bâtiment patrimonial et municipal « qui aura d’autres vocations » permettant de rendre davantage de services aux citoyens que le simple fait d’avoir une grande salle.

Quant aux bureaux municipaux, qui devaient être déménagés dans l’église, ce projet est aussi mis de côté pour le moment, même si le bâtiment qui l’abrite est vétuste et ne répond plus aux besoins d’aujourd’hui. « On va s’en accommoder pour le moment », indique la mairesse qui ajoute qu’il en va de même pour la bibliothèque municipale et les organismes de la localité.

Les égouts d’abord

Mme Veilleux souligne qu’une mise aux normes des égouts à Morisset-Station est requise. « De penser qu’encore aujourd’hui, on déverse nos égouts dans la rivière Famine, c’est inconcevable. On nous demandait un plan pour 2020 et ce n’est toujours pas fait, alors il est temps de présenter aux citoyens et au gouvernement ce qu’on va faire dans un court laps de temps. Il faut acheter un terrain pour accueillir des étangs. Des tests de sols et un plan ont déjà été faits, nous sommes à l’étape de faire préparer des plans et devis si on souhaite avoir des subventions en conséquence. »

Dans le secteur village, où chaque résident possède son puits, Mme Veilleux précise que les égouts sont unitaires, ce qui fait que le sanitaire et le pluvial circulent dans le même conduit

« Ce faisant, on traite à la fois de l’eau de pluie avec les égouts dans nos étangs, ce qui est inconcevable là aussi et cause parfois d’importants déversements. La capacité de notre réseau est ainsi réduite et on ne peut plus connecter de nouvelles résidences à celui-ci. Ce n’est pas tout le monde qui est branché sur les égouts, alors ça devient une priorité », poursuit-elle.

« En 2018, la Municipalité avait effectué un plan avec des zones jaunes, orange et rouge. La partie rouge doit être faite rapidement, car on a un bris sur le terrain d’un citoyen et cela devient également une priorité. La municipalité avait réussi à jumeler deux subventions pour effectuer certains travaux, ce qui a permis de régler certaines situations, mais pas toutes. En divisant les égouts comme on veut le faire, ça va aider à prolonger le réseau. Comme nos égouts sont unitaires, on a beau réparer un bout, ça va briser à côté. Il ne faut plus que ça passe sur les terrains des gens, mais dans les rues. »