Un été 2023 à oublier pour les producteurs agricoles
AGRICULTURE. Président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Chaudière-Appalaches, James Allen n’hésite pas de qualifier « d’été à oublier » la saison estivale 2023 pour les producteurs agricoles de la région.
Croisé lors de la journée portes ouvertes Mangeons local tenue à la Ferme des Cent âcres de Lac-Etchemin le dimanche 10 septembre dernier, le producteur agricole de Saint-Anselme a mentionné que l’été a été « difficile pour pas mal tout le monde, peu importe la production », que ce soit les productions végétales, de légumes ou de petits fruits comme les fraises et les framboises.
« Les bleuets c’est relativement bien dans l’ensemble, je crois. Pour le maïs, cela dépend de l’échéance du produit. Dans les champs de maïs qui étaient un peu moins drainés que d’autres, il faut oublier cela aussi. Les producteurs ont été mis à rude épreuve. »
Pour ce qui est de la production de foin et fourrages, soit une majorité de producteurs, il souligne que si le rendement (quantité) était là pour la production de foin, ce n’est pas nécessairement le cas pour la qualité du produit.
« Il fallait trouver le temps pour faire nos foins à travers ces conditions climatiques changeantes. On a eu de la sécheresse en mai, le début de juin a été pas si mal, puis il y a eu plein de précipitations en juillet et en août où il y a eu plus de pluie qu’à la normale. C’était difficile de trouver du temps pour faire nos coupes sans qu’il ne pleuve au travers de celles-ci. »
Devant un tel constant, il faut s’attendre selon à lui à une hausse importante des réclamations en assurance-récolte, même si les montants ne sont pas encore connus. « Tout cela aura un impact sur nos troupeaux, car les coûts d’alimentation vont augmenter. Il y aura des répercussions à tous les points de vue », poursuit-il en ajoutant que la production de légumes en serres n’échappera pas à cette situation, le temps humide provoquant bien souvent le développement de maladies fongiques (champignons).
Interrogée sur cette situation, la propriétaire de la Ferme des Cents âcres, Natacha Lagarde, a mentionné elle aussi que la pluie a des effets sur la croissance des bleuets qu’elle produit, ceux-ci ayant pris du temps à mûrir pour cette raison.
« Si on a moins de monde à l’autocueillette, l’achalandage au niveau de l’agrotourisme a augmenté de 10 % chez nous, comparativement à l’ensemble de la province où ça diminue. On a pris les mesures pour se faire connaître et les résultats sont là », se réjouit-elle en terminant.