Un projet novateur soutenu par la Maison du tournant

ACCOMPAGNEMENT. La Maison du tournant, dont la maison mère se trouve à Lac-Etchemin, travaille depuis deux ans sur un projet unique en Chaudière-Appalaches. Le centre de répit souhaite construire un immeuble de huit logements de type studio à Saint-Georges, qui sera adapté à une clientèle touchée par le trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Le projet, intitulé Mon premier appartement, aura pour objectif de favoriser l’intégration et l’autonomie en société de la clientèle de jeunes adultes autistes, afin de leur permettre d’être des citoyens à part entière dans la communauté. De la formation et de l’encadrement clinique seront également offerts aux résidents et à leur famille pour les préparer à cette importante étape de leur vie.

La clientèle, âgée de plus de 21 ans avec une déficience intellectuelle très légère, devra être autonome, présenter une certaine stabilité et avoir l’autodétermination de vivre en appartement. Sur les huit logements, six seront occupés par des résidents permanents. Les deux autres appartements seront des studios transitoires pour l’apprentissage à la vie en appartement.

« Si le projet se réalise, la Beauce aura de quoi être fière, car c’est novateur et unique dans la région. On ne veut pas construire quelque chose de trop gros avec une vingtaine de logements. On souhaite faire quelque chose de familial, convivial et où les personnes avec un TSA pourront être bien, en sécurité et heureuses, comme n’importe quel citoyen. Eux aussi, ils ont le droit à ça », mentionne Carmen Laflamme, chargée de projet, ajoutant que les coûts de location seront adaptés à chaque locataire.

Le comité de travail, formé de huit personnes impliquées dans le milieu, voit plusieurs avantages à mettre sur pied un tel bâtiment. La construction abritant le projet Mon premier appartement se trouvera à côté des installations de Saint-Georges, situé sur la 15e Rue, tout près de l’hôpital, d’une pharmacie, d’une épicerie et de deux bornes de transport Taxibus. Elle offrira entre autres un endroit calme et apaisant, muni d’un système à la fine pointe de la technologie, pour assurer la sécurité des locataires et qui respectera les besoins individuels de chaque résident.

À la recherche de financement

Plusieurs étapes ont déjà été franchies avec la création d’un dossier d’informations, d’un budget détaillé et de plans d’architecte. Ces derniers devront être refaits prochainement alors que des changements importants ont été apportés au projet. « Au départ, on voulait que le bâtiment soit relié directement à la Maison du tournant de Saint-Georges, mais après vérification, ce ne sera pas possible », explique Mme Laflamme. Le projet a également été présenté à diverses instances, dont la Fondation Victor Cloutier, propriétaire du terrain, qui a donné son aval pour poursuivre les démarches.

La Maison du tournant est présentement à la recherche de financement pour mener son projet à terme. Le centre de répit souhaite approcher les organismes et les industries de la région. Des aides financières pour des projets sont également disponibles. Initialement, le projet était évalué à 800 000 $. Aujourd’hui, la chargée de projet estime la facture à plus de 2,6 M$. Le comité de travail est prêt à regarder les différentes alternatives qui s’offrent à eux afin de diminuer les coûts. L’adaptation d’un édifice déjà sur pied serait une option. Si tout se déroule comme prévu, la construction pourrait commencer d’ici deux ans.

Des parents de plus en plus épuisés

Même si la demande était déjà bien présente avant la pandémie, la directrice générale de la Maison du tournant, Megan Carrier, également impliquée dans le projet Mon premier appartement, remarque que les familles naturelles vivant avec une personne déficiente intellectuelle ou physique, ou un TSA, semblent de plus en plus épuisées depuis la fin de celle-ci. 

Le nombre de familles utilisant les services du centre de répit est demeuré le même, mais les demandes de chacune d’elles sont beaucoup plus fréquentes. Durant toute la pandémie, les installations de la Maison du tournant sont demeurées ouvertes, mais avec plusieurs restrictions.

« Dépendant des groupes, on accueille de neuf à cinq personnes pour s’adapter à la situation de chacun. Présentement, on a des listes d’attentes dans nos trois établissements [deux à Lac-Etchemin et une à Saint-Georges]. On n’arrive pas à offrir du répit à tout le monde dans l’immédiat, mais dans l’ensemble, ça va plutôt bien. On accueille annuellement jusqu’à une centaine de famille par année », explique-t-elle.

La Maison du tournant offre un service de répit aux parents d’enfants TSA depuis 2005 en Beauce. En 2016, une nouvelle maison, actuel bâtiment de l’organisme, a été inaugurée sur la 15e Avenue et financée en grande partie par la Fondation Victor Cloutier. Les familles à la recherche de répit utilisent davantage les services de la Maison du tournant la fin de semaine, du vendredi au dimanche, et lors des périodes estivales.