Une rentrée sans fausse note

ÉDUCATION. Louis Charbonneau, Chloé Corneau, Caroline Audette et 14 autres protecteurs régionaux de l’élève (PRÉ), ont vécu leur première rentrée scolaire il y a quelques semaines. Dans le cadre de leur fonction, ils doivent traiter les plaintes formulées par les élèves et leurs parents qui peuvent être en lien avec des actes d’intimidation, de violence et de violence à caractère sexuel à l’endroit des apprenants fréquentant un établissement d’enseignement.

Mme Corneau, qui est par ailleurs la responsabilité du Centre de service scolaire Côte-du-Sud, précise d’emblée que l’éventail de plaintes est large. Par exemple, l’organisation des services pour les élèves présentant un handicap ou en difficulté d’apprentissage ainsi que le transport scolaire et les services éducatifs peuvent faire l’objet d’une plainte. « Nous sommes vraiment dans le quotidien de ce que les parents ou les enfants peuvent vivre comme situation. »

Caroline Audette sera protectrice de l’élève pour le Centre de service scolaire de la Beauce-Etchemin. En entrevue à Radio-Canada, cette dernière a mentionné qu’il y avait un grand besoin de rendre les procédures de plaintes simples, accessibles et indépendantes. 

Pour sa part, Louis Charbonneau qui se charge, entre autres, du Centre de service scolaire des Navigateurs tient à préciser que leur rôle n’est pas de taper sur le réseau scolaire, mais de faire avancer l’école un dossier et une plainte à la fois. Récemment en poste, ces derniers n’ont pas voulu extraire les données de leur centre de service respectif, car elles n’allaient pas être représentatives.  Cela dit, M. Charbonneau a constaté que l’un des enjeux est la disponibilité des places dans les écoles pour la région couverte par les Navigateurs en raison des nombreuses familles qui décident de s’y installer.

Quant à elle, Mme Corneau a fait référence au transport scolaire qui a causé du mécontentement jusqu’à présent.  « Chaque centre possède ses propres enjeux. »

En date du 20 septembre, les PRÉ du Québec avaient reçu 521 requêtes. Parmi celles-ci, 363 demandes de renseignements ont été traitées et 138 plaintes et signalements ont été traités ou sont en cours de l’être. « Nous formulons des recommandations aux centres de services scolaires.  Nous ne sommes pas un juge qui va leur dire quoi faire », ont-ils précisé.

Seule institution qui se veut un ombudsman dans le milieu de l’éducation, la mission des PRÉ est de trouver des solutions aux problèmes.  Selon Mme Corneau, ce recours est à la fois accessible, simple et efficace. « Dans le traitement de dossiers, on s’éloigne de la bureaucratie. Nous voulons être près de l’élève et des centres de services scolaires afin de regarder la situation d’un œil neutre et impartial. » D’ores et déjà, les deux individus remarquent une belle collaboration avec eux. De plus, les solutions proposées sont concrètes et elles répondent aux besoins de l’élève.

« Nous avons eu de belles victoires dans certains dossiers.  Dans d’autres cas, où la situation était finalement conforme , nous avions un rôle pédagogique  à faire auprès de la personne pour lui expliquer pourquoi le cas est en règle », a expliqué Mme Corneau, ajoutant  que les parents et l’élève ressentent tout de même une forme  de satisfaction dans le processus,  car leur situation a été entendue.

La loi prévoit des dispositions particulières pour protéger les personnes qui portent plainte. Il est donc impossible qu’on y exerce des représailles contre l’individu qui aurait manifesté son insatisfaction par rapport à une situation.  « C’est le droit de la personne d’obtenir une réponse et de contester si elle est insatisfaite. » 

Un portrait précis avec les statistiques et les indicateurs de tous les centres de services scolaires sera dévoilé dans un an.