«Notre père était un globe-trotter qui aimait la vie»
Tahar Amer-Ouali, ce Lavallois d’origine algérienne dont la vie a été tragiquement fauchée, jeudi dernier, lors d’un attentat terroriste à Jakarta, est dépeint comme «un globe-trotter qui aimait la vie».
«Mon père était un bon vivant. Il avait toujours des projets, tant personnels que professionnels, et cherchait constamment à se dépasser», témoigne Farid depuis le domicile paternel de la rue Kirouac, à Duvernay, où des proches s’étaient réunis.
À l’aube de ses 70 ans, M. Amer-Ouali était particulièrement actif.
Fils aîné d’une famille de cinq enfants, Farid en veut pour preuve le trek au camp de base de l’Everest que son père, un amoureux de la montagne, projetait réaliser en cours d’année.
«Il avait grimpé le Kilimandjaro [le plus haut sommet d’Afrique], il y a quelques années. C’était une passion pour lui», dit-il en parlant de l’alpinisme.
Proche malgré la distance
Son père était un véritable globe-trotter.
«Chaque fois, il nous surprenait avec une nouvelle destination, un nouveau projet. L’Indonésie était son coup de cœur, raconte Farid, solide dans l’épreuve. Il prévoyait revenir prochainement. Comme j’ai deux jeunes enfants, il nous avait dit qu’il viendrait voir ses petits-enfants bientôt.»
Bien qu’il ait vécu à New-York pendant 5 ans, où il s’est spécialisé en chirurgie buccale et maxillo-faciale, une branche de la médecine dentaire, Farid n’en était pas moins proche de son père.
«On se parlait souvent via Skype et on s’écrivait», poursuit le jeune chirurgien de 31 ans, qui est revenu s’établir à Laval l’été dernier.
Son oncle hors de danger
Son oncle Mourad, qui accompagnait son père au moment des attentats, est hors de danger. On lui a retiré des projectiles dans la partie supérieure du corps et dans la jambe. Son état est jugé stable, informe Farid.
Quant au rapatriement du corps de son père, les circonstances tragiques du décès et les enquêtes menées par les autorités indonésiennes risquent de ralentir les procédures, lesquelles ont été prises en charge par l’ambassade canadienne, pour qui Farid n’a que de bons mots.