Gabon: coup d’État militaire et assignation à résidence du président réélu Ali Bongo

DAKAR, Sénégal — Une tentative de coup d’État militaire vient de survenir au Gabon, des soldats mutins ayant annoncé mercredi qu’ils annulaient les résultats de la récente élection présidentielle qui devait prolonger les 55 ans de pouvoir de la famille Bongo.

Les mutins ont aussi annoncé l’arrestation du président réélu et son assignation à résidence.

Tôt mercredi matin, le comité électoral de ce pays d’Afrique centrale a annoncé que le président Ali Bongo Ondimba, qui est âgé de 64 ans, avait remporté les élections avec 64 % des voix. En quelques minutes, des coups de feu ont été entendus dans le centre de la capitale, Libreville.

Une douzaine de soldats en uniforme sont apparus à la télévision d’État plus tard dans la matinée et ont annoncé qu’ils avaient pris le pouvoir. Ils ont précisé leur intention de dissoudre toutes les institutions de la république.

La tentative de coup d’État a eu lieu environ un mois après que des soldats mutins au Niger aient pris le pouvoir au gouvernement démocratiquement élu, et est le dernier d’une série de coups d’État qui ont défié les gouvernements ayant des liens avec la France, l’ancien colonisateur de la région.

Contrairement au Niger et à deux autres pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des juntes militaires, le Gabon n’a pas été ravagé par la violence djihadiste et a été considéré comme relativement stable.

À l’heure où le sentiment anti-français se répand dans de nombreuses anciennes colonies, Ali Bongo, qui a été formé en France, a rencontré le président Emmanuel Macron à Paris à la fin du mois de juin et a partagé des photos d’eux se serrant la main.

Les dirigeants du coup d’État se sont engagés à respecter les engagements du Gabon envers la communauté nationale et internationale.

Ali Bongo briguait un troisième mandat lors des élections de la fin de semaine dernière. Il a effectué deux mandats depuis son arrivée au pouvoir en 2009 après le décès de son père, Omar Bongo, qui a dirigé le pays pendant 41 ans. 

Un autre groupe de soldats mutins a tenté un coup d’État en janvier 2019, alors qu’Ali Bongo se remettait d’un accident vasculaire cérébral au Maroc, mais ils ont été rapidement maîtrisés.

Les violences post-électorales ont suscité des inquiétudes, en raison de griefs profondément enracinés au sein d’une population de quelque 2,5 millions d’habitants. Près de 40 % des Gabonais âgés de 15 à 24 ans étaient sans emploi en 2020, selon la Banque mondiale.