La Chambre des représentants expulse le républicain George Santos

WASHINGTON — La Chambre des représentants a voté vendredi l’expulsion du républicain George Santos après un rapport très critique du comité d’éthique sur sa conduite, qui l’accusait d’avoir utilisé à des fins personnelles des contributions à sa campagne. 

Le représentant de New York n’est que le sixième de toute l’histoire de la Chambre à être expulsé par ses pairs. Le vote en faveur de son expulsion a été de 311 contre 114. 

L’expulsion d’un représentant nécessite le soutien des deux tiers de la Chambre, une barre volontairement haute. Mais un rapport cinglant du comité d’éthique de la Chambre, qui accusait M. Santos d’avoir enfreint la loi fédérale, s’est avéré décisif.

Alors qu’il devenait clair qu’il serait expulsé, M. Santos a placé son pardessus sur ses épaules, a serré la main de ses collègues conservateurs qui avaient voté contre son expulsion et il a quitté la Chambre.

Le président de la Chambre, Mike Johnson, a ensuite solennellement chargé le greffier d’informer le gouverneur de l’État de New York que ce siège était désormais vacant.

Des cinq expulsions précédentes à la Chambre, trois l’ont été pour déloyauté envers l’Union pendant la guerre civile. Les deux autres ont eu lieu après que les élus ont été reconnus coupables de crimes par un tribunal fédéral.

M. Santos, qui n’a pas été reconnu coupable en cour, a plaidé devant ses collègues qu’il ne fallait pas créer un nouveau précédent qui pourrait rendre les expulsions plus courantes en Chambre, avant procès.

Mais certains républicains, dont les collègues de M. Santos à New York, ont déclaré que les électeurs aimeraient bien que les élus soient soumis à des normes plus élevées.

Premier mandat

L’expulsion de M. Santos constitue le dernier chapitre dans ce qui a été une spectaculaire descente aux enfers pour le représentant républicain, qui était dans son premier mandat. L’élu a d’abord été célébré comme un nouveau venu après avoir enlevé une circonscription aux démocrates, l’année dernière, et aidé les républicains à prendre le contrôle de la Chambre. Mais les ennuis ont commencé peu de temps après. 

Des reportages ont commencé à émerger selon lesquels M. Santos avait menti sur sa présumée ascendance juive, sa carrière dans les plus grandes entreprises de Wall Street et son diplôme universitaire. Sa présence en Chambre est rapidement devenue une distraction et un embarras pour le Parti républicain.

Début mars, le comité d’éthique de la Chambre a annoncé qu’il ouvrait une enquête. Puis, en mai, le bureau du procureur américain du district Est de New York a accusé M. Santos de tromper les donateurs, de voler dans les coffres de sa campagne et de mentir au Congrès. Les procureurs ajouteront plus tard d’autres chefs dans un acte d’accusation mis à jour comprenant 23 accusations.

L’acte d’accusation allègue notamment que l’élu a volé l’identité de donateurs de sa campagne et a ensuite utilisé leur carte de crédit pour prélever des dizaines de milliers de dollars. Les procureurs fédéraux affirment que M. Santos, qui a plaidé non coupable, a viré une partie de l’argent sur son compte bancaire personnel et a utilisé le reste pour renflouer ses caisses de campagne.

Pendant ce temps, les enquêteurs du Comité d’éthique de la Chambre ont rassemblé des «preuves accablantes» d’infractions à la loi, transmises au département de la Justice.