Pas de menottes, mais une photo d’identité judiciaire: Trump serait accusé mardi

NEW YORK — L’ancien président Donald Trump sera officiellement arrêté et traduit en justice mardi relativement à l’enquête sur des paiements qui auraient été faits à une actrice porno et une mannequin en échange de leur silence, ont déclaré des responsables du tribunal de Manhattan.

Lorsque Donald Trump se rendra aux autorités, il devra faire comme n’importe qui d’autre face à des accusations, avec la prise des empreintes digitales et des photos d’identité judiciaire. Mais on ne s’attend pas à ce qu’il soit menotté. Il bénéficiera de la protection des services secrets et sera presque certainement libéré ce jour-là.

Dans l’intervalle, son équipe juridique prépare sa défense. Des républicains du Congrès, ainsi que l’ex-président lui-même, soutiennent que toute l’affaire en est une de politique partisane.

«Nous vous exhortons à vous abstenir de ces accusations incendiaires, à retirer votre demande d’informations et à laisser le processus de justice pénale se dérouler sans ingérence politique illégale», a écrit vendredi le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, à trois présidents républicains de comités de la Chambre des représentants dans une lettre obtenue par l’Associated Press.

L’affaire plonge les États-Unis dans des eaux juridiques inexplorées, Donald Trump étant le premier ancien président à faire face à une mise en accusation au criminel. Et les implications politiques pourraient être énormes avant l’élection présidentielle de l’année prochaine. 

Des ténors républicains ont commencé à resserrer les rangs autour de l’ex-président. Le président de la Chambre, Kevin McCarthy, a promis d’utiliser la surveillance du Congrès à l’égard du procureur Bragg. Les représentants James Comer, Jim Jordan et Bryan Steil, les présidents de comités que M. Bragg a interpellés dans sa lettre, ont demandé au bureau du procureur de district pour le grand jury des documents et des copies de toute communication avec le département de la Justice.

L’inculpation de Donald Trump est intervenue après une enquête du grand jury sur l’argent versé pendant la campagne présidentielle de 2016 pour étouffer les allégations d’une relation sexuelle extraconjugale. L’acte d’accusation lui-même est resté scellé, comme c’est la norme à New York avant une mise en accusation.

L’enquête a porté sur des paiements à l’actrice porno Stormy Daniels et à l’ancienne mannequin Playboy Karen McDougal. Toutes deux soutiennent avoir eu des relations sexuelles avec Donald Trump des années avant qu’il ne se lance en politique.

L’ex-président a nié avoir eu des relations sexuelles avec les deux femmes, et a également réfuté tout acte répréhensible impliquant des paiements et a dénoncé l’enquête comme une «arnaque», une «persécution», une injustice. Il soutient que les procédures sont spécifiquement conçues pour nuire à son éventuelle candidature à la présidence en 2024. 

Étant donné qu’aucun ancien président n’a jamais été accusé d’un crime, il n’y a pas de règlement pour inculper l’accusé. En effet, Donald Trump a été invité à se rendre vendredi, mais ses avocats ont déclaré que les services secrets, qui assurent sa protection, avaient besoin de plus de temps pour faire des préparatifs de sécurité, ont déclaré à l’Associated Press deux personnes proches du dossier.

Pendant des semaines, des fonctionnaires du tribunal et des représentants du bureau du procureur de district, du département de police de New York et des services secrets américains ont discuté de la logistique et de la planification d’une inculpation de Donald Trump.

On prendra ses empreintes digitales, une photo d’identité, et les enquêteurs rempliront les documents d’arrestation et vérifieront s’il y a des accusations criminelles ou des mandats en suspens, a indiqué à l’AP une personne sous le couvert de l’anonymat, car n’étant pas autorisée à discuter des détails des procédures.

Ces procédures se déroulent à l’abri du regard du public. L’ancien président comparaîtrait ensuite devant un juge pour une mise en accusation dans l’après-midi.