Arif Virani croit que les manifestants ont dépassé les bornes en venant chez lui

OTTAWA — Le ministre fédéral de la Justice, Arif Virani, affirme que les manifestants qui ont porté leurs revendications à son domicile en fin de semaine ont dépassé les bornes.

Quelques dizaines de manifestants propalestiniens se sont présentés samedi au domicile de M. Virani, dans la région de Toronto, agitant des drapeaux et des pancartes avec sa photo tout près de son entrée.

M. Virani a affirmé aux journalistes, alors qu’il se rendait à une réunion du cabinet mardi, qu’il croyait au droit de «manifester licitement et pacifiquement», garanti par la Charte des droits et libertés.

Mais il a déclaré qu’il considérait que les manifestants dépassaient les bornes en se présentant à son domicile, affirmant que sa femme et ses enfants «ne méritaient pas d’être harcelés».

Le ministre a dit qu’il en va de même pour ses voisins et que si les gens ont un problème avec lui, ils devraient venir à son bureau et laisser sa famille tranquille.

«C’est mon nom qui figure sur mon bulletin de vote, a déclaré M. Virani mardi. Ils devraient venir à mon bureau. Ils devraient laisser ma famille en dehors de cela.»

Des gens ont également manifesté devant le domicile de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly plus tôt cette année, ce que les députés ont également condamné.

La députée néo-démocrate Heather McPherson a publié sur le réseau X que la manifestation chez Mme Joly était «épouvantable».

«Les gens ne sont pas obligés d’être d’accord avec les politiciens et les élus, mais les harceler chez eux est totalement inacceptable», a-t-elle déclaré en janvier.

Le député indépendant de Toronto, Kevin Vuong, a critiqué la manifestation au domicile de Mme Joly en janvier et a déclaré samedi sur X que le domicile de M. Virani n’était pas l’endroit approprié pour manifester. Il a appelé la police à agir.

La police de Toronto a affirmé en fin de semaine qu’elle était au courant qu’une manifestation avait eu lieu dans le secteur pendant une courte période, mais qu’aucune arrestation n’avait été effectuée.

Le député libéral de Winnipeg, Ben Carr, a affirmé qu’il trouvait «troublante» la nouvelle selon laquelle des manifestants se seraient rendus au domicile de M. Virani samedi, ajoutant que cela équivalait à du «harcèlement».