Autochtones sans abri à Montréal: une «crise humanitaire», estime l’Ombudsman
MONTRÉAL — L’ombudsman de Montréal affirme que les Autochtones en situation d’itinérance vivent «une crise humanitaire au cœur de la métropole».
Nadine Mailloux a mené une enquête de six mois sur les conditions de vie des Autochtones et des Inuits en situation d’itinérance dans le quartier Milton-Parc, à la suite de plaintes de citoyens concernant la violence, le trafic de drogue et la prostitution dans ce secteur.
Des citoyens ont fait état «d’agressions physiques et sexuelles, de prostitution, de consommation de drogue et de l’exploitation des personnes en situation d’itinérance par des vendeurs de drogues et des proxénètes qui s’installent dans le quartier», lit-on dans le rapport de l’Ombudsman, intitulé «Ne pas détourner le regard».
L’Ombudsman de Montréal conclut que les sans-abri qui vivent dans ce quartier, en particulier les Inuits, souffrent d’une «détresse humaine intolérable».
Mme Mailloux a émis une série de recommandations à la Ville, notamment de développer des programmes de soutien pour les Inuits qui arrivent à Montréal et d’offrir plus d’options d’hébergement pour cette communauté.
Le plus récent décompte des personnes en situation d’itinérance dans la métropole indique qu’une personne autochtone est environ 27 fois plus susceptible d’être sans abri à Montréal qu’une personne allochtone.
Mme Mailloux souligne que malgré les promesses de la Ville d’améliorer ses relations avec les Autochtones, l’enquête a révélé ce qu’elle a appelé un «manque flagrant de planification» de la part des autorités municipales pour lutter contre l’itinérance.
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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.