Immigration temporaire: le PLQ déposera un projet de loi

MONTRÉAL — En plein débat sur l’immigration, l’opposition libérale propose de changer les règles pour mieux tenir compte de l’immigration temporaire.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) déposera un projet de loi en ce sens mercredi matin, afin de mettre fin au «mensonge caquiste», pour reprendre les mots du député libéral Monsef Derraji.

En entrevue mardi avec La Presse Canadienne, M. Derraji accuse ainsi le gouvernement Legault d’avoir menti à des fins électoralistes en plafonnant à 50 000 le nombre d’immigrants permanents acceptés par an, pour faire exploser en parallèle le nombre d’immigrants temporaires.

«L’heure de vérité est arrivée, a déclaré le porte-parole du PLQ en matière d’Immigration. On veut de la transparence. François Legault est coincé sur l’immigration.»

Au 1er janvier, le Québec accueillait déjà 346 000 personnes non résidentes permanentes, selon les données de Statistique Canada.

«Quand tu as une immigration que tu ne contrôles pas, dont tu ignores le nombre, que tu ne sais pas si elle parle français ou pas, tu crées un système en parallèle, en cachette par rapport aux immigrants permanents qui viennent s’installer chez nous.»

Or, que l’immigrant soit temporaire ou permanent, il requiert les mêmes services, que ce soit en matière de logement, de santé, d’éducation ou de services à la petite enfance, a fait valoir M. Derraji.

Pourtant, rien n’oblige le gouvernement à tenir compte de cette immigration temporaire dans la planification pluriannuelle qu’il prépare d’ailleurs pour 2024-2027.

Le projet de loi de M. Derraji viserait donc à forcer le gouvernement à tenir compte de ces données sur l’immigration temporaire dans sa planification.

La ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, ne peut plus se fermer les yeux et faire de la planification sur plusieurs années seulement avec l’immigration permanente, a argué M. Derraji.

«L’immigrant temporaire, il s’installe pour deux, quatre, cinq, dix ans, il devient permanent par la suite. C’est un faux débat et pour moi, la crédibilité de la prochaine planification de l’immigration de la ministre est en jeu.»

M. Derraji n’a pu dévoiler les dispositions précises de sa pièce législative, afin de ne pas commettre un outrage au parlement. En effet, ce sont d’abord les parlementaires qui doivent prendre connaissance du texte du projet de loi.

Le PLQ a choisi de déposer ce projet de loi alors que le débat sur l’immigration fait les manchettes au Québec, notamment en raison de l’Initiative du siècle. Il s’agit du plan d’un influent groupe de pression qui veut augmenter la population du Canada à 100 millions d’habitants d’ici à 2100.