Incendie dans la tente d’une Québécoise détenue en Syrie

OTTAWA — Une association de défense des droits de l’homme affirme qu’une mère canadienne qui s’efforce de quitter un camp de détention syrien avec ses six enfants a subi une nouvelle déconvenue cette semaine, lorsqu’un incendie a endommagé leur tente.

Alexandra Bain, de l’association Families Against Violent Extremism, explique que la Québécoise et plusieurs de ses enfants ont été soignés dans une clinique après l’incendie, qui s’est déclaré dans la cuisine de la tente.

«La mère est en très mauvais état, incapable de communiquer ou de fonctionner», affirme Mme Bain lors d’une entrevue.

«Je crois comprendre qu’elle est très désemparée.»

La famille fait partie des nombreux ressortissants étrangers qui se trouvent dans les camps et les prisons syriens gérés par les forces kurdes qui ont repris la région déchirée par la guerre aux extrémistes de l’État islamique d’Irak et du Levant, aussi appelé Daech. 

Mme Bain a parlé aux voisins de la famille dans le camp d’al-Roj et dit avoir informé Affaires mondiales Canada de l’incendie.

Le ministère des Affaires étrangères déclare qu’il ne peut pas faire de commentaires sur des cas particuliers en raison de considérations liées à la protection de la vie privée.

Mme Bain, dont l’organisation aide les familles dont les proches sont pris dans des groupes extrémistes violents, est en contact régulier avec cette femme depuis des mois. Cependant, elle n’a pas eu de nouvelles directes depuis l’incendie.

Les voisins du camp ont dit à Mme Bain qu’ils essayaient d’aider les jeunes enfants de la famille.

«Je pense que les blessures physiques sont secondaires par rapport au traumatisme subi par la mère, a déclaré Mme Bain. Elle est à bout de nerfs, comme vous pouvez l’imaginer.»

L’avocat Lawrence Greenspon, qui a tenté d’aider la famille, a récemment rapporté qu’Ottawa n’aiderait pas la Québécoise à rentrer au Canada, car les autorités estiment qu’elle représente un risque pour la sécurité.

Cela signifie qu’elle doit rester dans le camp avec ses enfants ou les envoyer sans elle sur un vol vers le Canada, où ils n’ont pas d’autre famille.

M. Greenspon a rapporté que le gouvernement avait écrit le 21 juin que la femme avait des «croyances idéologiques extrémistes» susceptibles de la conduire à des actes de violence, et qu’il ne pouvait pas garantir qu’un tel comportement ne se produirait pas au Canada.

Il a souligné que cette excuse était inacceptable, arguant que le gouvernement pouvait traiter cette femme comme il se doit par le biais du système judiciaire canadien.

Au début de l’année, M. Greenspon a conclu un accord avec le gouvernement fédéral en vue du rapatriement de six Canadiennes et de 13 enfants syriens qui avaient initialement fait l’objet d’une action en justice. Certains de ces 19 Canadiens sont déjà rentrés.

Toutefois, la Québécoise ne faisait pas partie de l’action en justice.

Un autre pont aérien facilité par le Canada est prévu pour le début du mois de juillet, et Mme Greenspon espérait que la femme et ses enfants pourraient être embarqués sur ce vol.