Incendies de forêt: Ottawa estime les émissions de CO2 à plus d’un milliard de tonnes

OTTAWA — La saison sans précédent d’incendies de forêt au Canada a maintenant causé un record de plus d’un milliard de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), estime le ministère des Ressources naturelles.

«C’est relié directement à la superficie de forêts brûlées», a souligné vendredi, au cours d’une mise à jour sur la situation, Michael Norton, directeur général du Service canadien des forêts.

Ottawa a fait savoir dès juillet que la superficie ravagée cette année a surpassé de loin la moyenne d’hectares brûlés par décennie. Le Québec est la province qui a été la plus touchée.

En date du 10 août, 13,4 millions d’hectares avaient été brûlés au pays alors que la moyenne sur dix ans est de 2,2 millions d’hectares.

Les émissions de CO2 — un gaz à effet de serre — dénombrées par le ministère des Ressources naturelles reposent sur des estimations, a signalé M. Norton.

«Ça va prendre du temps après la saison des feux pour réviser et donner plus de précision», a-t-il dit.

Il a noté que la fumée a aussi entraîné un nombre record d’alertes émises quant à la qualité de l’air dans bien des provinces, notamment au Québec, en Ontario et en Alberta.

«Malheureusement (…) la saison des incendies de forêt n’est pas terminée», a ajouté le directeur général à Ressources naturelles Canada.

Ottawa s’attend à ce que l’activité demeure supérieure à la normale tout au long du mois d’août d’un bout à l’autre du pays.

En septembre, les risques d’incendie devraient se concentrer dans le sud de la Colombie-Britannique, dans les Prairies, aux Territoires du Nord-Ouest et dans l’ouest de l’Ontario.

Au fur et à mesure que l’automne arrivera, les températures devraient descendre et tourner autour des normales de saisons, sauf aux Territoires du Nord-Ouest où celles-ci pourraient être légèrement dépassées, a indiqué Sébastien Chouinard, directeur au Centre météorologique canadien.

«Il n’est pas inhabituel que certains feux continuent de brûler jusqu’en octobre, surtout en Colombie-Britannique, et avec la sécheresse aussi étendue qu’il y a eu cet été, j’imagine que nous allons voir de l’activité», a relevé Brian Simpson, gestionnaire des feux de forêt au Service canadien des forêts.

De passage à North Vancouver, les ministres des Ressources naturelles et de la Protection civile, Jonathan Wilkinson et Harjit Sajjan, ont annoncé l’octroi de 400 000 $ à l’Association internationale des pompiers (AIP) pour un projet de formation axée sur les incendies en milieu périurbain.

La somme doit servir à former des instructeurs qui pourront donner des formations en vertu d’un programme à Kamloops, en Colombie-Britannique. L’AIP doit aussi donner 15 cours à d’autres endroits dans l’Ouest canadien.

Des centaines de maisons ont été détruites par des incendies en Nouvelle-Écosse plus tôt cette année, et environ 4000 pompiers en Colombie-Britannique luttent actuellement contre des centaines d’incendies, dont certains ont menacé des communautés et forcé des évacuations.

Au Québec, les équipes de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) continuent également de combattre des incendies en zone nordique, où on en dénombrait 42 vendredi.