La FIQ relance sa négociation avec Québec sur cinq éléments

MONTRÉAL — La FIQ repart au combat cette semaine, vraisemblablement dès mercredi, dans le but de finaliser la négociation pour ses 80 000 membres, à la suite du rejet de l’entente de principe par ceux-ci.

Le conseil fédéral extraordinaire de la FIQ s’est réuni, lundi, pour préciser le mandat de négociation, avec cinq priorités.

Ces priorités ont été établies après une tournée des syndicats locaux, qui ont expliqué ce qui avait cloché dans l’entente de principe, pourquoi les membres l’avaient rejetée à 61 %.

Les cinq priorités

Au premier chef du mécontentement des membres: les déplacements forcés d’infirmières, la «mobilité» attendue d’elles par Québec, qui veut pouvoir les déplacer d’unités de soins, voire d’établissements, pour combler les besoins.

Les infirmières veulent «de la stabilité»; elles «ne veulent pas être utilisées comme des pions», a rapporté en entrevue mardi Jérôme Rousseau, vice-président de la FIQ et coresponsable de la négociation.

Non loin derrière: le traitement des membres à temps partiel, qui estiment ne pas bénéficier suffisamment de certains avantages, comme des primes, au même titre que ceux à temps complet.

La troisième demande a trait à la «prime des professionnelles en soins» de 3,5 % que les infirmières avaient obtenue, lors de la négociation précédente, et qu’elles avaient perdue durant la présente négociation.

«Pour les professionnelles en soins, considérant qu’on vient de se faire retirer une prime de 3,5 %, il y a un sentiment de perte. Le 17,4 % (augmentation obtenue par les organisations syndicales qui ont réglé) ne vaut pas 17,4 % actuellement. Donc, on nous a demandé de retourner à la table de négo» a expliqué M. Rousseau.

La quatrième a trait à la rémunération des infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes aux premiers échelons de leur échelle salariale. Depuis que d’importantes hausses ont été accordées aux préposés aux bénéficiaires, lors de la précédente négociation, l’écart de rémunération entre eux et les infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes pose problème. «La perception d’être payé moins cher et d’avoir plus de responsabilités ne passe pas auprès des membres», rapporte M. Rousseau.

Le cinquième point porte sur les nombreuses conditions posées pour avoir accès aux heures supplémentaires à taux double.

Moyens de pression

La FIQ retournera donc à la table de négociation avec Québec cette semaine, vraisemblablement dès mercredi, pour présenter ces demandes. Elle attendra la réponse de Québec.

De leur côté, les ministres Sonia LeBel (Trésor) et Christian Dubé (Santé) ont été clairs: ils tiennent mordicus à la «flexibilité», à la mobilité des infirmières pour répondre aux besoins. Le grand défi sera de trouver une voie de passage pour satisfaire les besoins des deux parties.

Il n’est pas question de grève à court terme, puisque la FIQ relance d’abord sa négociation avec Québec, a indiqué M. Rousseau. Mais il n’est pas exclu que les membres aient recours à des moyens de pression plus légers à court terme.

«Il y a des travaux à faire sur la question de la mobilisation. Ça va être ultimement dans les prochaines semaines qu’on va avoir un plan de mobilisation. Donc, il n’y a absolument rien d’écarté dans tous les moyens de pression. On est en train d’analyser de quelle manière on va déclencher différents moyens d’action dans les prochaines semaines. Mais à court, court terme, il n’y a pas d’action claire qui a été identifiée.»