L’Abitibi-Témiscamingue retrouve le courant après une panne causé par la fumée

MONTRÉAL — Quelque 75 000 clients d’Hydro-Québec ont été privés d’électricité en Abitibi-Témiscamingue, vendredi après-midi, soit la très grande majorité des résidents de la région. 

La panne a débuté vers 16 h 30 dans les villes de Val-d’Or et de Rouyn-Noranda ainsi que dans les autres communautés de la région, qui est actuellement en proie à d’importants feux de forêt. 

Hydro-Québec prévoyait un rétablissement progressif de l’électricité en fin d’après-midi. Vers 19 h 30, presque la totalité d’entre eux avaient retrouvé le courant, selon le site Web Info-pannes. Seulement 22 abonnés demeuraient privés d’électricité. 

Les incendies sont la cause de cette panne, et plus particulièrement les particules de la fumée. 

«Le panache de fumée fait en sorte que les particules en suspension dans l’air créer des déclenchements de lignes. Là, la bonne nouvelle, c’est que ce n’est que ça, donc il n’y a pas d’infrastructure touchée par le feu», a indiqué en entrevue le porte-parole d’Hydro-Québec, Francis Labbé.

Le phénomène s’explique par le fait qu’en temps normal, les conducteurs des lignes à haute tension sont naturellement isolés par l’air ambiant, été comme hiver. Les incendies de forêt, toutefois, avec leur épaisse fumée chargée de particules, viennent tout à coup installer un conducteur.

«Notre réseau de distribution détecte une fluctuation importante dans l’approvisionnement énergétique. Et quand ça se produit, il y a des protections qui se déclenchent, un peu comme le panneau électrique chez vous», a précisé M. Labbé. 

Ces déclenchements sont automatisés et surviennent lorsque les systèmes de protection détectent des fluctuations de tension, ce qui est inévitable lorsque l’air ambiant est saturé de particules qui s’emparent de l’énergie pour la transporter au sol.

M. Labbé dit que des dizaines de ces déclenchements se produisent chaque jour. Néanmoins, ceux-ci n’ont engendré que trois pannes majeures depuis le début de la saison des feux de forêt, preuve que le système d’Hydro-Québec est robuste, ajoute le porte-parole. 

«En général, la charge est répartie dans d’autres tronçons. Là, on a probablement deux lignes qui ont été touchées par un panache de fumée extrêmement dense», complète-t-il.

En plus de la panne de vendredi, une interruption importante avait affecté 240 000 résidents de la Côte-Nord, le 1er juin, alors que deux lignes de transport en provenance de Churchill Falls ont déclenché en même temps. 

Le lendemain, le même phénomène s’était produit en Abitibi-Témiscamingue, touchant environ 44 000 abonnés.

M. Labbé souligne qu’Hydro-Québec travaille de concert avec la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) pour protéger les installations névralgiques de la société d’État.