L’entente de principe rejetée, la grève reprend aux ports de la Colombie-Britannique

VANCOUVER — Le syndicat représentant les travailleurs portuaires de la Colombie-Britannique a rejeté l’entente de principe d’un médiateur qui avait mis fin à la grève la semaine dernière.

Rob Ashton, président du Syndicat international des débardeurs Canada, a déclaré dans un communiqué que son caucus ne croit pas que l’accord puisse protéger les emplois «maintenant ou à l’avenir».

Il a ajouté que l’accord de quatre ans est «beaucoup trop long» étant donné les incertitudes dans l’industrie et l’économie en général.

«Avec les bénéfices records que les entreprises membres de (l’association) ont réalisés au cours des dernières années, les employeurs n’ont pas abordé les problèmes de coût de la vie auxquels nos travailleurs ont été confrontés au cours des deux dernières années, comme tous les travailleurs l’ont fait», a aussi déclaré le syndicat dans un communiqué.

Reprise de la grève

Des dizaines de grévistes étaient de retour sur les lignes de piquetage à East Vancouver près du siège du syndicat mardi après-midi, certains portant des panneaux sandwich « ILWU en grève ». Ils ont refusé de commenter, affirmant qu’ils avaient reçu pour instruction de ne pas parler aux médias.

La présidente de la Chambre de commerce de la Colombie-Britannique, Fiona Famulak, s’est dite «profondément déçue» de la reprise de la grève et a qualifié une fermeture à plus long terme du port «d’absolument intenable».

La présidente et cheffe de la direction de la Chambre de commerce de la grande région de Vancouver,  Bridgitte Anderson, a déclaré que le groupe redémarre son calcul quant à la fermeture de port. On estime à près de 10 milliards $ la valeur de marchandises échangées qui ont été touchées lors de la grève initiale du 1er juillet au 13 juillet.

L’Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique a déclaré que les dirigeants du syndicat ont rejeté l’entente sans la soumettre à un vote de tous les membres.

Elle a affirmé que l’accord proposé était «équitable et complet», avec des hausses de salaire et des avantages sociaux supérieurs aux augmentations de 10% que les travailleurs avaient reçues au cours des trois dernières années.

L’association des employeurs a déclaré que l’entente  «ne pouvait pas satisfaire certains des dirigeants du caucus interne (du syndicat)».

«En rejetant cet accord de principe, les dirigeants (du syndicat) choisissent de nuire davantage à l’économie du Canada, à sa réputation internationale et, plus important encore, aux Canadiens, à leurs moyens de subsistance et à tous ceux qui dépendent d’une chaîne d’approvisionnement stable», a-t-elle affirmé. 

Dans une déclaration écrite, le bureau du ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a indiqué qu’il ne pouvait pas commenter le processus de ratification entre les deux parties tant qu’il n’avait pas reçu de notification officielle des deux côtés.

La grève de 13 jours qui s’est terminée jeudi dernier a impliqué environ 7400 travailleurs portuaires dans plus de 30 ports et autres sites à travers la province.

Le conflit de travail a gelé des milliards de dollars de marchandises à l’entrée et à la sortie des ports, y compris au port le plus achalandé du Canada à Vancouver.