Les conservateurs tentent de définir leur chef, Pierre Poilievre, dans une publicité

OTTAWA — Une semaine après l’annonce de la séparation du couple Trudeau, les conservateurs ont mis en ligne mardi une publicité dans laquelle ils tentent de présenter une image plus douce de leur chef.

«Qui est Pierre Poilievre?», entend-on d’abord son épouse, Anaida Poilievre, demander sur un fond de musique de détente de type nouvel âge.

Pendant une minute, elle décrit celui qui est tantôt «le chef du gros bon sens dont notre pays a besoin», tantôt le «p’tit gars» que ses parents enseignants ont «ont adopté et élevé dans leur p’tite maison» et tantôt le père de famille.

«Et pour moi, c’est l’homme qui m’aime pour qui je suis, moi, sa femme, une Québécoise guidée par le gros bon sens qui a fait du Canada son chez-soi», continue Anaida Poilievre, une employée politique qui se décrit en ligne comme professionnelle des communications.

Durant toute la publicité, qui dure une minute, on voit le chef conservateur travailler sur son ordinateur portable, aux côtés de ses parents lorsqu’il était enfant, en vêtements de hockey, bâton à la main, sur une patinoire quelques années plus tard. À mi-chemin sont présentées des images contemporaines de lui qui joue avec ses enfants et qui marche avec son épouse, toujours souriant.

La publicité a été mise en ligne à peine une semaine après que le premier ministre et chef libéral, Justin Trudeau, a annoncé que son épouse, Sophie Grégoire, et lui-même se séparaient après 18 ans de mariage.

Au cours des premières années de son mandat, Sophie Grégoire était mise à l’avant-scène par les libéraux et elle accompagnait souvent le premier ministre, y compris à l’international, ce qui a fait dire à plusieurs observateurs que M. Trudeau perdait une carte à son jeu de communication.

Au Parti conservateur du Canada, on insiste que les publicités ont été produites «il y a des mois, littéralement des mois», que l’achat de la publicité et des créneaux de diffusion a été fait «il y a des semaines» et que «ce n’est pas un mouvement stratégique» par rapport à l’annonce de la séparation des Trudeau.

En entrevue avec La Presse Canadienne, la directrice des communications du parti, Sarah Fischer, a déclaré que l’objectif de la publicité est de «présenter Pierre Poilievre aux Canadiens: qui il est et qui il a toujours été».

Les conservateurs ont déployé d’importants efforts depuis le début de l’été pour vraisemblablement casser l’image abrasive et polarisante que dégageait leur chef et la rendre plus décontractée. M. Poilievre a retiré ses lunettes et il se promène désormais en t-shirt.

Mme Fisher n’a pas voulu discuter des changements à l’apparence du chef, référant plutôt aux nombreuses déclarations de M. Poilievre au cours des dernières semaines voulant que sa femme le préfère sans lunettes et qu’il souhaite qu’elle soit heureuse. Elle a évité de répondre à une question quant à savoir si c’est uniquement une préférence personnelle ou si c’est une recommandation du parti.

La publicité lancée mardi fait partie d’une série qui sera diffusée au cours des prochaines semaines. La campagne devrait coûter 3 millions $, selon le parti.

Dans une autre publicité, cette fois de 30 secondes, M. Poilievre joue avec un casse-tête représentant le Canada et propose encore et toujours de «ramener le gros bon sens».

«On dirait que tout est brisé au Canada», raconte-t-il en décrivant un pays «hors de prix, endetté, divisé». Il offre ensuite de «recoller les morceaux avec un gouvernement qui laisse plus dans vos poches».

Et dans la troisième publicité, les conservateurs attaquent la «taxe» carbone. M. Poilievre y accuse «Trudeau et le Bloc» de s’en prendre aux consommateurs en taxant «le fermier qui cultive de la nourriture et le camionneur qui transporte la nourriture». Il réitère sa promesse d’«abolir la taxe Trudeau pour ramener les prix plus bas».