L’homme qui a perdu la vie dans l’accident de télécabine était militaire de carrière

MONTRÉAL — L’Ontarien qui a perdu la vie dimanche dans l’accident de télécabine à la station Mont-Tremblant était un militaire altruiste qui était dévoué à sa famille, a indiqué son frère mardi.

Sheldon Johnson, âgé de 50 ans, de Kingston, en Ontario, était membre de la 5e Division du Canada et était militaire depuis 20 ans, a précisé l’armée dans un communiqué, en présentant ses condoléances à la famille, aux collègues et aux amis du soldat.

Dans une déclaration au nom de la famille, son frère Shawn a décrit Sheldon Johnson comme «le père aimant de trois beaux enfants — deux survivants à qui il manque terriblement maintenant, et un ange au paradis qu’il câline aujourd’hui».

Il se souvenait d’un homme «dévoué à sa famille, un frère merveilleux, attentionné, un ami», quelqu’un «qui pense toujours aux autres avant de penser à lui».

«Sa vie a été trop brève, il avait tellement plus d’amour à donner, a écrit son frère. Il va vraiment nous manquer.»

Un porte-parole des Forces armées canadiennes, le capitaine Matt Zalot, a précisé que M. Johnson était un mécanicien de véhicules au sein du 21e Régiment de guerre électronique, basé à Kingston. L’armée précise dans sa déclaration qu’elle offre un soutien à la famille de M. Johnson «pendant cette période extrêmement difficile».

Des enquêteurs de la Sûreté du Québec (SQ) et de la Commission des normes, de l’équité et de la santé et sécurité du travail (CNESST) étaient de retour mardi au centre de villégiature des Laurentides, au nord-ouest de Montréal, pour fouiller, à flanc de montagne, le site de l’accident, survenu dimanche en fin d’avant-midi. 

La compagne de M. Johnson, blessée dans l’accident, a été transportée à l’hôpital dans un état critique. La SQ a indiqué mardi que la femme, dans la cinquantaine, également originaire de l’Ontario, était toujours hospitalisée dans un état critique. Alors que les médecins ont réussi à la stabiliser lundi, elle n’est pas complètement hors de danger, a indiqué la sergente Audrey-Anne Bilodeau.

Le couple a été éjecté lorsque la télécabine panoramique a été heurtée par le mât d’une foreuse qui était déplacée en dessous, à peu près au milieu de la pente. Selon la police, la foreuse avait d’abord heurté une première télécabine, inoccupée, avant d’entrer en collision avec la deuxième, qui transportait M. Johnson et sa compagne.

La sergente Bilodeau a précisé que les enquêteurs continuaient de parler aux témoins et souhaitaient interroger l’opérateur qui était aux commandes de la foreuse, un homme dans la trentaine qui, selon la police, n’était pas encore apte à parler aux enquêteurs. Son employeur a déclaré qu’il avait été hospitalisé pour un choc nerveux après l’accident.

Dans un communiqué publié en soirée lundi, la direction de Forage M2P, propriétaire de la machinerie, a offert ses condoléances aux familles des victimes. 

Le président de l’entreprise, Maxime Patry, a précisé que la foreuse était déplacée le long d’un sentier prévu par le propriétaire de la station. M. Patry soutient que le «triste concours de circonstances» de dimanche «constitue un incident isolé qui serait le fruit, à première vue, soit d’une erreur humaine, de communication ou d’un bris mécanique».

«Il serait nettement prématuré, voire téméraire, d’avancer quelque hypothèse que ce soit pour expliquer cet accident», a-t-il ajouté.

Une porte-parole de la Station Mont-Tremblant, Catherine Lacasse, a indiqué dans un courriel qu’elle ne commenterait pas davantage en raison des enquêtes en cours de la SQ et de la CNESST.

Le temps de mener son enquête, la CNESST avait ordonné l’interruption du service de télécabine panoramique, qui transporte les visiteurs au sommet de la montagne. Mme Lacasse a indiqué que la plupart des autres activités de la station avaient repris mardi.