Manitoba: un prêtre à la retraite acquitté d’attentat à la pudeur

WINNIPEG — Un prêtre à la retraite a été acquitté d’attentat à la pudeur sur une élève d’un pensionnat il y a plus de 50 ans. La juge a dit qu’elle croyait qu’une agression a eu lieu, mais qu’elle ne pouvait pas déterminer hors de tout doute raisonnable que l’ecclésiastique l’avait fait.

Victoria McIntosh, qui avait une douzaine de partisans avec elle au tribunal de Winnipeg, a grimacé et avait les larmes aux yeux jeudi lorsque la juge de la Cour du Banc du Roi, Candace Grammond, a déclaré Arthur Massé, non coupable.

Pendant que la juge Grammond lisait son analyse et les raisons du verdict, Mme McIntosh agrippait un gilet qu’un membre de la famille lui avait fait et fixait le sol. Massé, âgé de 93 ans, regardait droit devant.

Mme McIntosh a témoigné qu’elle avait été agressée par M. Massé dans une salle de bain du pensionnat de Fort Alexander, au nord de Winnipeg, entre 1968 et 1970.

Mme McIntosh et M. Masse ont été les seuls à témoigner lors du procès de deux jours devant juge seul au début du mois.

L’avocat de M. Massé a fait valoir qu’étant donné la nature des allégations, le passage du temps et les incohérences dans le témoignage de Mme McIntosh, le tribunal ne pouvait pas la considérer comme un témoin fiable.

Mme McIntosh a relaté au tribunal qu’elle était dans la salle de bain de l’école lorsque M. Massé est entré. Selon son témoignage, le prêtre l’aurait tenu contre le mur avec son avant-bras pendant qu’il utilisait son autre main pour la caresser au-dessus de ses vêtements. Avant qu’elle ne puisse s’enfuir, M. Massé l’aurait embrassée rapidement et brutalement au visage, a-t-elle ajouté.

La femme dit avoir eu peur et éprouvé des nausées à la suite de l’agression.

Mme McIntosh a signalé l’agression à la police pour la première fois en 2015, parce qu’une rencontre au sujet d’un règlement des revendications deux ans plus tôt avait remué de vieux souvenirs. Elle a dit au tribunal qu’elle avait essayé d’oublier le nom de M. Massé, mais qu’elle avait toujours su ce qui lui était arrivé.

Arthur Massé a nié avoir agressé Mme McIntosh et ne se souvenait pas d’avoir interagi avec elle lorsqu’elle était étudiante.

Ses avocats ont soutenu que Mme McIntosh était incohérente dans son témoignage. La Couronne a déclaré que la mémoire du prêtre à la retraite était «sélective» et qu’il avait détourné ses responsabilités pendant la période en question.

L’école a ouvert ses portes en 1905 dans la communauté de Fort Alexander, qui est devenue plus tard la Première Nation Sagkeeng. Le pensionnat a fermé en 1970.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déclaré avoir été informée d’allégations d’agression sexuelle à l’école en 2010. M. Massé a été accusé l’année dernière.

M. McIntosh a dit que parler de son expérience à l’école a été l’une des choses les plus difficiles qu’elle ait faites, mais elle a l’impression d’avoir enfin été entendue.

Le Programme de soutien en santé – Résolution des questions des pensionnats indiens dispose d’une ligne d’assistance téléphonique pour aider les survivants des pensionnats pour enfants autochtones et leurs proches qui souffrent d’un traumatisme découlant du rappel de mauvais traitements du passé. Le numéro est le 1-866-925-4419.