Ottawa serait prêt à allonger 200 M $ pour la protection de l’isthme de Chignecto

FREDERICTON — Ottawa serait prêt à allonger jusqu’à 200 millions $ pour protéger contre les inondations liées au changement climatique le corridor terrestre vital qui relie le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

Ce chiffre est avancé dans une lettre du 23 juin, obtenue par La Presse Canadienne, qui a été envoyée par le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités, Dominic LeBlanc, aux premiers ministres des deux provinces, Blaine Higgs et Tim Houston.

Cette contribution fédérale représenterait donc environ 50 % du coût prévu du projet de protection de l’isthme de Chignecto, qui coûterait au moins 400 millions $, estimait plus tôt ce mois-ci le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, M.Houston.

«Je continue à vous encourager à chercher des fonds, a écrit M. LeBlanc. Vous pouvez obtenir jusqu’à 50 % du total des coûts admissibles du projet auprès du gouvernement fédéral, soit environ 200 millions $, d’après les estimations actuelles fournies par vos fonctionnaires.»

La lettre du ministre LeBlanc, aussi député fédéral de Beauséjour, au Nouveau-Brunswick, exhorte les deux premiers ministres à réclamer le financement fédéral d’ici le 19 juillet, date butoir pour déposer les demandes au Fonds d’atténuation et d’adaptation en cas de catastrophe.

Le ministre LeBlanc précise dans sa lettre que ce programme est le seul disponible pour le projet de l’isthme de Chignecto. Il rappelle par contre que le gouvernement fédéral n’est pas responsable de payer le coût total de ce  projet d’infrastructure.

Le premier ministre Houston a déjà soutenu qu’Ottawa avait l’obligation constitutionnelle de financer la totalité des coûts de ce projet.

S’adressant aux journalistes à Fredericton mercredi, M. LeBlanc a déclaré que le gouvernement fédéral ne paiera pas et ne peut pas payer 100 % du coût du projet.

«Le nombre de fois qu’ils (les premiers ministres) répètent cela publiquement n’est donc pas, à mon avis, très sincère, a-t-il déclaré à la presse. Ils savent qu’il y a une offre sur la table pour examiner une proposition qu’ils soumettront, qu’ils concevront, pour une contribution fédérale allant jusqu’à 50 %. Il n’y a pas de programme au sein du gouvernement du Canada qui paierait 100 %.»

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, M. Higgs, a déclaré qu’il avait pris connaissance de la lettre de M. LeBlanc contenant l’offre de 200 millions $ et qu’il était «prudemment optimiste» quant à la possibilité de trouver une solution.

«Je pense qu’il y a un pont entre nous, a déclaré M. Higgs. Je suis impatient d’avoir une discussion plus approfondie avec le ministre LeBlanc sur les perspectives ici et en travaillant avec mes collègues, évidemment en Nouvelle-Écosse.»

Il existe un précédent où le gouvernement fédéral a payé pour des connexions entre provinces, comme le pont reliant l’Île-du-Prince-Édouard au Nouveau-Brunswick, a-t-il fait remarquer.

«Nous avons parlé d’un coût total de 300 millions $, mais nous n’avons pas encore d’estimation complète à ce stade, a affirmé M. Higgs. Je pense qu’il est important que nous comprenions clairement de quoi nous parlons pour la conception finale et les coûts.»

— Avec des informations de Keith Doucette à Halifax.