Yellowknife presque vide alors que la lutte contre les incendies se poursuit

YELLOWKNIFE — Un incendie de forêt qui a forcé l’évacuation de la majeure partie de Yellowknife s’est arrêté à environ 15 kilomètres de la capitale des Territoires du Nord-Ouest samedi, après un peu d’aide de la météo.

Le responsable de l’information sur les incendies de forêt, Mike Westwick, souligne que la région avait reçu environ 4 millimètres de pluie pendant la nuit et que le temps plus frais et plus humide des derniers jours avait permis aux équipes de faire de bons travaux d’extinction des incendies.

Il a toutefois averti lors d’une conférence de presse samedi soir que les températures devraient grimper dans les 20 degrés dimanche et que les vents se lèveront, ce qui signifie que la pause sera terminée.

«Ce feu a fait une sieste. Il va se réveiller et nous avons encore une situation sérieuse à gérer ici», a déclaré M. Westwick.

Un ordre d’évacuation a été donné mercredi soir pour la ville de 20 000 habitants et la plupart d’entre eux ont respecté l’heure limite de départ fixée à midi vendredi.

Les responsables territoriaux calculaient vendredi soir que 19 000 personnes avaient quitté la ville et qu’il en restait environ 2600, dont 1000 travailleurs essentiels, dont des pompiers, des équipes d’urgence, des travailleurs des services publics et des agents de la GRC.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique des Territoires du Nord-Ouest, Shane Thompson, a indiqué lors de la conférence de presse qu’au cours de la semaine dernière, 68 % de la population du territoire a été évacuée.

Les 39 derniers patients hospitalisés ont été évacués vendredi soir à bord d’un avion des Forces canadiennes et transportés en Colombie-Britannique, indique par courriel David Maguire, de l’Autorité de la santé et des services sociaux des Territoires du Nord-Ouest.

En conférence de presse, la ministre de la Santé et des Services sociaux des Territoires du Nord-Ouest, Julie Green, a précisé que le service des urgences de l’hôpital restera ouvert aux pompiers et autres travailleurs essentiels, et elle a remercié les autres travailleurs de la santé qui ont retardé leur propre départ afin de rester et d’aider les autres.

Malheureusement, elle a rapporté qu’un patient était décédé pendant la préparation du transport.

«C’était une mort anticipée. Cependant, je souhaite adresser mes condoléances personnelles à sa famille alors qu’elle est en deuil pendant cette période difficile», a déclaré la ministre Green, ajoutant qu’aucune autre information sur la personne ne serait fournie pour des raisons de confidentialité.

De nombreuses personnes évacuées se sont rendues dans différentes régions de l’Alberta et jusqu’à 3000 ont été transportées par avion vers le Manitoba.

«Le premier vol avec 15 personnes est arrivé tôt ce matin, a confirmé samedi le gouvernement du Manitoba dans un communiqué. Les évacués sont accueillis à l’aéroport international James Armstrong Richardson de Winnipeg, transportés vers un centre d’accueil, puis vers leur chambre d’hôtel». 

Il y avait 236 incendies qui brûlaient sur le territoire. Au total, il y en a eu 269 cette année et ils ont brûlé plus de 21 000 kilomètres carrés, soit environ quatre fois la superficie de l’Île-du-Prince-Édouard. 

Sept autres communautés étaient également sous le coup d’ordres d’évacuation, forçant des milliers de personnes supplémentaires à quitter leurs maisons.

À Yellowknife, les stations-service, les magasins et les restaurants étaient tous fermés.

La mairesse Rebecca Alty a déclaré que la GRC avait fait venir des agents supplémentaires pour effectuer des patrouilles afin d’empêcher le pillage. Elle a aussi dit que les signalements des propriétaires qui repèrent des activités suspectes sur les caméras de sonnette sont appréciés. 

Aucune date n’a été fixée pour le retour de quiconque, ce qui, selon les responsables, est frustrant et pourrait en inciter certains à publier des informations erronées en ligne.

Lors de la conférence de presse de samedi, la première ministre des Territoires du Nord-Ouest Caroline Cochrane a dit qu’elle voulait aussi savoir quand il sera possible de rentrer, mais qu’il fallait d’abord s’assurer de la sécurité de ce retour.